L’année 2020 fut une année de lecture pour moi, avec un challenge lecture réussi et 52 livres lus sur l’année – le 52è ayant été terminé in extremis à 18H le 31 décembre 😉 Durant cette année si particulière les livres m’ont permis de m’évader et de voyager, en m’offrant une porte sur d’autres vies et d’autres mondes. Impossible de me cantonner à un top 10 cette année – même en trichant et en intégrant deux pentalogies à cette liste ^^ -, j’ai donc opté pour un top 12 !
Pour rappel le top 10 2017 est accessible par ici, le 2018 par ici, et le 2019 par-là !
12) Danser, d’Astrid Eliard
Ce roman nous emmène à l’école de danse de l’Opéra de Paris, avec trois petits rats : Chine, Delphine et Stéphane. Ils viennent de milieux différents mais ont la danse pour passion commune ; nous les suivons dans leur parcours, leurs joies, leurs peines, et leur rivalité qui peu à peu se dessine… Un roman agréable, qui emmène dans les coulisses de ces mondes à part que sont l’adolescence et l’Opéra de Paris !
« J’ai jamais eu de petit copain. Je ne suis pas pressée de frotter ma langue contre la langue d’un autre. Faut voir la bouche des garçons à treize ans, il y a du métal, des élastiques, de la nourriture coincée dedans. Non, franchement, je préfère attendre… »
11) La maison aux trois jasmins, de Janine Montupet
Ce roman nous emmène dans la Tunisie des années 30 où Marie, jeune institutrice parisienne, vient d’être nommée pour son premier poste. Nous la suivons dans sa découverte d’une vie bien différente de celle qu’elle connaissait, et dans ses rencontres, notamment celle des jeunes Myriam et Meryem, deux petites filles qui marqueront sa vie.
Certains trouveront sans doute que ce n’est pas de la grande littérature, et que ce livre dégouline un peu trop de bons sentiments ; pour ma part j’en ai trouvé la lecture très agréable, avec une autrice réussissant parfaitement nous emmener dans la chaleur et les senteurs tunisiennes. Un livre que j’ai lu avec plaisir !
« L’idée que ma mère se faisait d’une institutrice d’enseignement primaire nommée outre-mer atténuait le chagrin que lui causait mon départ pour la Tunisie. Elle m’imaginait semblable à l’élégante dame illustrant, dans un catalogue des Magasins du Bon Marché à Paris, l’une des pages réservées aux vêtements pour pays chauds. Elle me voyait habillée de toile blanche et coiffée de ce qu’on appelait un casque colonial. J’étais, à la rigueur, d’accord pour le costume tailleur de coutil clair. Mais pas, surtout pas, pour le couvre-chef exotique. Un dimanche, pourtant, j’en vis un exposé au beau milieu de la table de notre salle à manger qu’il illuminait de sa blancheur agressive. »
10) Le saut de l’ange, de Lisa Gardner
Un soir de pluie, Nicole a un accident de voiture. Blessée, elle parvient péniblement à s’extraire de la voiture ; elle ne se souvient de rien, sauf de sa fille Véro qui était avec elle dans la voiture, et qui est introuvable. Les secours se mettent à la recherche de l’enfant, sans succès, jusqu’à ce que le mari de Nicole leur dise que cette enfant n’a jamais existé… Qui croire ?
J’ai découvert Lisa Gardner cette année et j’ai eu un coup de cœur pour son style et ses romans policiers menés de main de maître. Le suspense est là et bien là, et vous aurez du mal à arrêter votre lecture en route…
« Vouloir changer et changer réellement sont deux choses bien différentes. De même que vouloir retrouver son passé et être de taille à l’affronter. »
9) Une odeur de gingembre, d’Oswald Wynd
En 1903, Mary Mackenzie embarque pour la Chine, où elle doit épouser Richard Collingsworth, l’attaché militaire auquel elle a été promise. Sa naïveté cède rapidement le pas à une grande curiosité, et elle a bien du mal à se cantonner au rôle que l’on attend d’elle… Je ne vous en dis pas plus pour ne pas vous spoiler, car je déteste les résumés qui éventent déjà la moitié du roman !
Je suis tombée par hasard sur ce roman lors d’une thématique « Asie » d’une librairie que je visitais et j’ai apprécié sa modernité, alors qu’il a été écrit par un homme né en 1913 ! C’est une véritable fresque historique, sur plusieurs décennies, où l’on voit évoluer l’héroïne mais aussi les lieux qu’elle traverse.
« Je commence à en savoir long sur les courbettes japonaises. On pourrait écrire un livre sur l’art des courbettes, qui est soumis à des règles encore plus strictes que la composition florale. Il y a des courbettes pour ceux qui vous sont socialement égaux, selon les circonstances de la rencontre, il y en a pour les supérieurs, pour les domestiques, pour les commerçants et même pour les conducteurs de tramways. Il y a des courbettes des hommes aux femmes, toujours légères, et celles des femmes aux hommes, toujours très profondes, plus une collection impressionnante de courbettes de femmes entre elles, qui sont un langage en elles-mêmes. Sans prononcer un seul mot, une dame peut vous placer exactement au rang qu’elle estime être le vôtre, et vous ridiculiser parfaitement si vous n’avez pas compris le statut qui vous était assigné, ce qui est généralement le cas pour les nouveaux venus dans ce pays qui est le plus poli au monde. »
8) Complot, de Nicolas Beuglet
Lorsque l’inspectrice Sarah Göringen est appelée pour résoudre un meurtre bien mystérieux – un corps de femme a été retrouvé, recouvert d’étranges inscriptions, sur une île isolée au large de la Norvège – elle est bien loin de se douter que son enquête la conduira aux quatre coins du monde, du Vatican à la cité antique de Byblos… Entre enquête policière et féminisme, un roman que j’ai dévoré !
« Sarah détestait avoir affaire à des politiciens haut placés. Non pas qu’elle soit intimidée ou méfiante à leur égard. C’était seulement qu’ils exigeaient tous des résultats immédiats, nets et clairs, alors qu’un crime et sa résolution n’étaient faits que de temps et de nuances. »
7) Konbini / La fille de la supérette, de Sakaya Murata
Keiko Furukura a toujours été différente des autres, et alors que ses amies font carrière ou fondent une famille elle est toujours célibataire et travaille comme vendeuse dans un konbini (une supérette japonaise ouverte 24H/24). Sa vie, jusque-là rythmée par les mille et un rituels de la boutique et par le bruit de la caisse enregistreuse, est soudain bouleversée lorsqu’un nouvel employé, lui aussi célibataire et en marge de la société, est recruté dans la supérette…
J’ai acheté ce roman en même temps que le précédent et j’ai beaucoup aimé cette plongée dans l’univers de la société japonaise et dans le monde intérieur si atypique de Keiko.
« Pourquoi devrais-je quitter la supérette et chercher un poste ordinaire ? Cela me dépassait. Après tout, sortie de mon manuel de l’employé dont j’appliquais à la perfection les directives, je n’avais pas la moindre idée de la façon dont fonctionnait une personne normale. »
6) Quand nos souvenirs viendront danser, de Virginie Grimaldi
Ce roman raconte l’histoire de plusieurs voisins et amis que la vie a progressivement éloignés les uns des autres. Ils se retrouvent au crépuscule de leur vie dans un combat contre le maire, qui veut détruire l’impasse où ils ont toujours vécu. L’écriture de Virginie Grimaldi est comme toujours très agréable et lumineuse, voilà un roman feel good comme on les aime !
« J’ai consulté une psychologue, une fois. C’était après le décès de ma mère… Elle m’a écoutée en silence, puis, à la fin de la séance, elle m’a posé une question à laquelle je pense encore souvent :
– La vie aurait-elle la même valeur si elle durait toujours ? »
5) Nos espérances, d’Anna Hope
Anna, Cate et Lissa sont trois amies qui profitent de leur vingtaine dans un Londres électrique. L’avenir leur appartient, et tout semble possible… Quinze ans plus tard, entre carrière décevante, mariage chancelant, questionnements autour de la maternité, leur vie est bien loin de ce qu’elles avaient imaginé, et maintenir leur amitié lorsque chacune semble avoir ce qui manque à l’autre n’est pas aisé.
J’ai aimé lire ces portraits entrecroisés et si contemporains, qui parleront sans aucun doute à beaucoup de trentenaires ! Encore un très beau livre d’Anna Hope, que j’avais découverte en 2018 avec La salle de bal.
« Tu sais bien comment c’est, poursuit Cate avec un haussement d’épaules. Les jeunes deviennent des vieux. Ils feront des compromis. On est tous pareils. On arrête de se battre. On capitule. On devient partie intégrante du problème. »
4) L’Arabe du Futur, de Riad Sattouf
Première tricherie ici, puisqu’il s’agit en fait de cinq volumes 😉 J’ai lu les quatre premiers en 2020, et j’attends avec impatience l’arrivée du cinquième dans les rayons de ma bibliothèque de quartier… Riad Sattouf y décrit son enfance et son adolescence entre France, Lybie et Syrie. J’ai eu un peu de mal à m’habituer au graphisme, qui est très sobre, mais une fois dedans j’ai dévoré les quatre premiers tomes, et Benoît aussi. Par contre cela ne donne pas du tout envie d’aller se balader dans cette partie du globe…
« Je m’appelle Riad. En 1980, j’avais 2 ans et j’étais un homme parfait : longs cheveux blond platine, épais et soyeux, éclats d’or, maniéré et délicat, yeux profonds et bouleversants, bouche de téteur, tout frais pondu. A cette époque, le monde était un brouillard peuplé de géants admiratifs… Tout ce qui sortait de ma bouche provoquait l’étonnement et la joie… Les femmes voulaient toutes m’avoir dans leurs bras…
Je n’étais conscient que quelques heures par jour, mais c’était suffisant : je savais bien comment faire dans la vie. »
3) Au soleil redouté, de Michel Bussi
Ce roman nous emmène aux Marquises, où un atelier d’écriture a été organisé pour cinq lectrices avec leur auteur chouchou. Rapidement, d’inquiétantes disparitions se produisent…J’ai d’abord eu du mal à rentrer dans l’histoire, et puis j’ai finalement beaucoup apprécié ce huis-clos qui m’a rappelé Les dix petits nègres d’Agatha Christie. Je ne vous en dis pas plus, il faut le lire !
« Ils parlent de la mort, comme tu parles d’un fruit
Ils regardent la mer, comme tu regardes un puits
Les femmes sont lascives, au soleil redouté
Et s’il n’y a pas d’hiver, cela n’est pas l’été »
Jacques Brel, Les Marquises
2) Elle s’appelait Sarah, de Tatiana de Rosnay
J’avais lu ce livre il y a bien longtemps, et je l’ai redécouvert… On suit en parallèle l’histoire de Julia, une journaliste américaine de 40 ans vivant à Paris dans les années 2000, et de Sarah, une petite fille déportée suite à la rafle du Vel d’Hiv. Ce roman est bouleversant, et permet d’en savoir plus sur une page bien peu glorieuse de l’histoire de France… Boîte de mouchoirs indispensable.
« Je me demande souvent combien d’enfants comme elle ont traversé cet enfer et survécu, et doivent maintenant continuer à vivre, sans les êtres qu’ils aimaient. Tant de souffrance et tant de peine. »
1) La série des Ramsès, de Christian Jacq
Hé oui, je termine par une grosse tricherie, car c’est en fait une pentalogie 😀 hihihi (petit rire de lectrice sardonique) : Le fils de la lumière, Le temple des millions d’années, La bataille de Kadesh, La dame d’Abou-Simbel et Sous l’acacia d’Occident. Ces cinq volumes m’ont emportée dans l’Egypte des Pharaons, tout au long du règne de Ramsès. Eléments historiques, luttes de pouvoir, histoires d’amitié et d’amour, découverte de l’Egypte… j’ai trouvé ces livres passionnants. Ils m’ont appris beaucoup de chose et m’ont fait voyager dans le temps et l’espace alors que nous étions confinés. Je ne saurai que trop vous les recommander !
« – Fais-les venir ici, ma tombe attendra. Tu te préoccuperas aussi d’une autre urgence : la création de mon temple des millions d’années, sur la rive ouest. Sa présence préservera le royaume de bien des malheurs.
– Vous voulez…
– Un édifice colossal, un sanctuaire si puissant que sa magie repoussera l’adversité. Demain, nous lui donnerons le jour.
– S’il y a Louxor, Majesté…
– Il y a aussi Pi-Ramsès, une ville entière. Mande les sculpteurs de toutes les provinces et ne garde que ceux dont la main a du génie.
– Majesté, les journées ne sont pas extensibles !
– Si le temps te manque, Bakhen, crée-le. »
Et vous, des coups de cœur littéraires en 2020 ?
Je l’attendais avec impatience cette rubrique ! Je n’arrive pas à lire autant, mais dans ton TOP 10+2 et des poussières, j’en ai lus (pas cette année) 4 !
Les Ramsès… au bout de mon adolescence ! Je les ai relus avec grand plaisir l’année passée.
L’Arabe du Futur… extra !
Le dernier Bussi; dont je lis tous les ans le dernier Opus, tout comme le Grimaldi qui est toujours une bulle de légèreté et de bonheur !
Il faut définitivement que je lise les autres livres de cette belle liste !
Merci pour cet article annuel !
Je t’embrasse,
Delphine
Coucou 🙂 Merci pour ton message ! Je vois que nous avons les mêmes goûts littéraires ! Si tu as eu des coups de coeur en 2020 n’hésite pas à me me dire, ça me donnera des idées lecture pour 2021 😉
J’espère que tu vas bien ! Grosses bises.
Aurélie.
Le 10 et le 11 me tentent bien ! Mes parents aussi aiment beaucoup la collection des Ramsès!
N’hésite pas à les lire alors ! Et toi, des coups de coeur littéraires en 2020 ?