Pourquoi (re)partir ?

« Tu dois comprendre que je serai plus ou moins un nomade jusqu’à la fin de mes jours: tu ne peux pas savoir à quel point j’en ai eu envie autrefois; comment j’allais regarder les trains en partance, et j’étais là, qui désirais si fort partir avec eux. Je dois être quelque part un vagabond »  RL Stevenson

La première fois que j’ai lu cette phrase, c’était dans un mail en provenance de Terre Adélie, écrit par un autre voyageur (qui met la barre très haut, oui, oui ;-)). Elle a fait écho en moi, comme ces phrases qui semblent parler au plus profond de soi-même… Il suffit pour moi de remplacer le mot « train » par « avion », et on y est… Comme petite où je disais à qui voulait l’entendre que mon endroit préféré au monde, c’était les aéroports. J’ai toujours rêvé d’arriver dans une gare, dans un aéroport avec mon baluchon, de regarder la liste des villes au départ, d’acheter un billet et de partir, à l’instinct…

Je me sens l’âme vagabonde, jamais aussi bien ni heureuse que lorsque je suis en mouvement… Au bout d’un moment à Paris j’ai le sentiment de m’étioler, et je sens qu’il faut que je reparte. Quant à Benoît, je dois dire qu’il a pris goût lui aussi si ce n’est au nomadisme, au moins à la liberté de mouvement et de voyage.

Je me souviens, étudiante, d’avoir été très marquée par les livres de Douglas Kennedy. Il parle de vies ordinaires qui pourraient être vous, qui pourraient être moi… Il parle des rêves que tout un chacun possède au départ, et des chaînes qui les emprisonnent et les étouffent progressivement, si insidieusement que ses héros ne s’en rendent compte que lorsqu’il est trop tard. Tout cela m’a tout de suite beaucoup parlé, et je m’étais alors juré de tout faire pour éviter que cela ne m’arrive. En parallèle, plusieurs événements m’ont montré que la vie était fragile, et qu’il fallait en profiter au maximum tant qu’on le pouvait… C’est dans ce contexte-là que nous sommes partis sur les routes en 2011-2012, pour 11 mois d’un fabuleux voyage autour du globe. Et puis nous sommes revenus, Benoît un peu plus tôt que moi et ravi de retrouver Paris, moi nettement moins.  Nous avons repris le travail, avons avancé comme nous le voulions sur le plan professionnel, avons trouvé un appartement que nous adorons… Quelques temps après notre retour, nous nous sommes fixé une nouvelle date de départ.

Et puis, ces chaînes dont je ne veux pas, j’ai finalement commencé à les sentir… Des opportunités pour gagner plus (en travaillant plus ?), des opportunités « qui ne se refusent pas »… mais qui décalaient notre départ de plusieurs années. Et c’est là que ça devient compliqué… compliqué comme une cage confortable et dorée, mais qui reste une cage quoi que l’on en dise, compliqué dans un premier temps mais au final lorsque l’on réfléchit un instant le choix est assez facile. Les rêves et les idéaux de vie sont bien trop précieux pour être oubliés… C’est finalement au sortir d’une pièce de théâtre exaltante, après une conversation nocturne dans Paris, que la décision a été prise définitivement : début 2016, c’est reparti pour un tour (du monde !). Nous partons donc à partir de janvier pour 8 mois de vadrouille autour du globe, entre Asie, Australie et Amérique du Sud. On a hâte 🙂

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