MADOI, balades au Brûlé et bivouac à la Vigie… le week-end des changements de plan ! (30 et 31 janvier 2021)

Petit lézard coquin sur notre rétro !

Nos plans bien établis pour ce week-end, à base de balades diverses et variées dans l’est et dans les plaines, avec une nuit de bivouac au milieu, tombent à l’eau à l’orée de la forêt de Dioré lorsque, moins d’une minute après notre sortie de la voiture, c’est l’eau qui commence à nous tomber dessus. Benoît a juste le temps de dire qu’on allait avoir besoin des k-ways avant que les quelques gouttes ne se transforment en un véritable déluge tropical, qui nous fait nous ré-engouffrer en hâte dans la voiture. C’est moche ! Nous consultons la météo sur internet et constatons que cela ne va pas s’améliorer là où nous voulions aller. Nous décidons donc de rebrousser chemin et de changer complètement nos plans.

Lorsqu’il pleut, quoi de mieux que d’aller visiter un musée ? Cela tombe bien, cela faisait des années que nous voulions visiter le Musée des Arts Décoratifs de l’Océan Indien. Nous prenons donc la route de l’ouest, et après une pause pique-nique dans une station-service – avec vue sur le lagon de la Saline tout de même ! – nous arrivons au MADOI. La dame qui nous accueille est absolument charmante… Le musée est divisé en deux parties : une exposition de mobilier et de pièces décoratives, puis un parcours en plein air autour du café car le musée a été installé dans une ancienne exploitation de café bourbon pointu. L’exposition n’est pas immense mais est très intéressante. Nous découvrons comment les meubles en vogue en métropole et en Europe dans les années 1850 ont été adaptés au climat tropical. Plusieurs fauteuils de repos sont notamment exposés : point de tissus damassés ici, mais du treillage en bois afin d’aérer le meuble et de mieux supporter la chaleur. Il y a également quelques objets en écaille de tortue, mais beaucoup moins que ce qui est exposé à Kélonia. Nous terminons cette visite par une pause café bourbon pointu pour Benoît, thé blanc à la verveine pour moi.

Cette station-service est bien fleurie…

… et offre une belle vue face au lagon de la Saline.

Tea time dans le jardin du musée (les photos étaient interdites à l’intérieur)

Nous attaquons ensuite la visite des espaces extérieurs, où subsistent de nombreux vestiges de l’exploitation agricole. Il existe d’ailleurs toujours des plantations de café à proximité. Nous voyons notamment l’immense banian qui constituait le cœur  du village des esclaves et des engagés, et qui servait à l’origine de lieu de culte, le four permettant de cuire certaines graines données aux animaux, les argamasses, de grandes surfaces inclinées où le café était mis à sécher… Enfin, surplombant l’ensemble des installations agricoles, la maison de maître trône au sommet d’un escalier d’honneur. Elle est aujourd’hui complètement délabrée mais elle devait être superbe… Ce genre d’endroit me touche toujours beaucoup, j’imagine la vie qui y a existé avant que le temps ne dégrade et ne délite tout cela. La dame de l’accueil nous confiait qu’ils ont le projet de rénover cette maison, j’espère que cela aboutira. La maison fut construite à partir de 1750, puis agrandie et modifiée au fil du temps et des différents propriétaires. L’étage et la varangue seront construits vers 1830. A l’arrière de la maison on peut toujours voir les vestiges des dépendances domestiques, ainsi que le verger. Les inventaires après décès des différents propriétaires ont permis de suivre l’évolution des différents bâtiments et leur aménagement : magasins, hôpital, cuisine des esclaves, pigeonnier…

Plantation de café

Le fameux banian, majestueux !

Attention aux chèvres !

Les argamasses pour faire sécher le café (à l’origine c’était le nom de l’enduit à base de chaux qui était utilisé pour construire ces aires de séchage)

Temple à proximité

La maison du maître

Une partie des dépendances

Nous terminons la journée par un apéro à base d’eau de coco chez un ami de Benoît, qui habite à la Possession. Il possède deux magnifiques manguiers dans son jardin, et nous récoltons une demi-douzaine de mangues, on va se régaler !

Jolie case créole en chemin

Récolte des mangues à la perche (c’est qu’elles sont hautes les coquines !)

Le dimanche, nous décidons de prendre les nuages et la pluie de vitesse ; nous mettons le réveil à 6H et à 7H30 nous sommes au Brûlé, dans les hauteurs de Saint-Denis. Il fait un temps superbe ! Il y a une jolie forêt, des balades à faire et des dizaines d’aires de pique-nique, totalement désertes pour le moment. Nous commençons par aller voir le point de vue du morne Saint-François. Le sentier est assez glissant, on fait attention… Le sentier offre de jolis points de vue sur les ravines adjacentes et sur Saint-Denis puis l’océan au loin. Je dois dire que je préfère ces points de vue intermédiaires au point de vue final, que je trouve assez encombré de végétation.

Nous reprenons ensuite la voiture et filons en direction du point de vue sur la rivière Saint-Denis. C’est là que nous avions ramassé nos premiers goyaviers de la saison, en mai dernier. Nous faisons ensuite la balade de la cascade Maniquet, qui s’avère assez décevante car la cascade est à peine plus fournie que lorsque j’étais venue en saison sèche. Je suis crevée sur le retour ;  Benoît me dispense de copilotage et je m’endors comme une masse ! Lorsque je me réveille, nous sommes en train de nous garer dans le parking du Leclerc… C’est l’avantage de se lever tôt, les matinées sont longues et après ces balades nous avons même le temps de faire quelques courses !

Point de vue sur la rivière Saint-Denis

Cascade Maniquet

Street art sur le retour

Nous déjeunons ensuite tranquillement à la maison, puis c’est Benoît qui part à la sieste pendant que je profite de cette après-midi dominicale à la maison – ce n’est pas si souvent que ça arrive 😉

Lunch time !

Salade de riz noir aux antipastis, un délice…

Nous n’avons pas abandonné notre projet de bivouac pour ce week-end, et nous repartons en fin d’après-midi en direction de la Vigie. Il s’agit d’un point de vue à la Montagne, au-dessus de Saint-Denis, que nous aimons beaucoup. On y accède après une vingtaine de minutes de marche depuis le parking. Nous avons décidé de dormir là-haut ce soir, et de regarder le lever de soleil demain matin avant d’aller travailler. Lorsque nous arrivons c’est assez couvert et ça souffle fort ! Benoît arrive quand même à faire chauffer de l’eau pour notre petite purée traditionnelle de bivouac, et nous dînons face aux lumières de la ville qui s’allument peu à peu. Comme j’aimerais habiter un jour face à une vue telle que celle-ci ! Le ciel se dégage ensuite et nous voyons très bien les étoiles et la voie lactée.

Vue sur la sortie de Saint-Denis depuis la Vigie… ça bouchonne pour repartir dans l’ouest !

Nous passons une bonne nuit sous la tente – sur les coups de 21H j’ai une petite frayeur car des gens arrivent avec de la musique, mais ils ne restent pas longtemps et ne viennent pas nous voir. Nous aurons ensuite le lieu rien que pour nous. Le lendemain matin malheureusement il y a trop de nuage pour bien voir le lever du soleil… Nous nous consolons avec les jolies couleurs du ciel ! Nous rangeons ensuite nos affaires et redescendons en ville, où nous prenons le petit-déjeuner en terrasse chez Paul. C’est quelque chose que j’avais toujours voulu faire… C’est hyper sympa, et cela permet de prolonger le week-end au maximum du maximum 😉

Lever de soleil sur Saint-Denis

Infos pratiques pour les balades de ce WE :

  • Morne Saint-François: 2.5km, 100m de dénivelé +, indiqué en 1H AR dans mon guide. Nous avons mis  1H15 avec une bonne pause au niveau du point de vue.
  • Cascade Maniquet: 1.5km, 80m de dénivelé +, indiqué en 45 minutes dans mon guide. Nous avons mis 35 minutes avec une pause assez courte à la cascade.
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2 réflexions sur “MADOI, balades au Brûlé et bivouac à la Vigie… le week-end des changements de plan ! (30 et 31 janvier 2021)

  1. Cléa Cassia dit :

    Je comprends ce que tu disais pour la pluie dans ton précédent commentaire !
    Ma foi, plutôt une bonne adaptation ! J’aime beaucoup l’idée du bivouac le dimanche soir pour voir le soleil se lever avant d’aller au travail… ça permet de commencer la semaine d’une façon particulière, c’est chouette !

    La cascade, ça me rappelle un peu ma déception face aux cascades du hérissons cet été dans le Jura… période de canicule, il fallait plisser les yeux pour trouver quelques gouttes d’eau qui tombaient !
    Du coup je me demande quelles allures elles ont à l’heure actuelle 🙂

    • Oui c’était super chouette ce bivouac de dimanche soir… une agréable façon de prolonger le weekend au maximum 🙂
      Je ne connaissais pas les cascades du hérisson, je suis allée voir des photos sur internet, elles sont belles quand il a plu ! Je comprends ta déception si elles étaient asséchées…

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