Le vingt décembre est une date importante à la Réunion puisque c’est à cette date, en 1848, que l’esclavage a été aboli ici. La Réunion fut la dernière colonie française à entériner ce décret. Depuis le 20 décembre est l’occasion d’une grande fête, la « fête caffre » (« Fêt Kaf » en créole), d’autant plus que depuis 1981 le 20 décembre est férié, ce qui facilite les célébrations 😉
Ne voulant pas rater tout cela j’ai décidé de rester sur Saint Denis le 20 décembre. La journée a commencé par une célébration officielle sur le Barachois, au niveau de la statue hommage à Jasmin et Géréon, deux esclaves décapités en 1812. Il y avait plus ou moins un listing de personnes invitées, mais le préposé m’a tout de même laissée entrer… A vrai dire j’aurais trouvé étrange qu’une cérémonie de ce type soit réservée à l’élite locale ! Un spécialiste de l’esclavage, puis le Préfet et le Maire (très ému en évoquant ses grands-mères esclaves) ont successivement pris la parole, puis c’est une troupe de musiciens et danseurs qui ont fait un petit spectacle. Tout le monde a ensuite pu déposer une fleur aux pieds de la statue. Je pensais filer ensuite mais c’était compter sans le buffet offert, à base de samoussas, bonbons piments et riz chauffé… auquel je me suis jointe quelques instants, ça ne se refuse pas 😉
A 18 heures les festivités ont continué avec le grand défilé dans la rue de Paris, qui est l’une des artères principales du centre de Saint Denis. Chaque quartier défilait sous forme d’associations qui avaient préparé qui un char, qui une chorégraphie de danse ou un orchestre… L’ambiance était au top, le défilé a duré près de deux heures.
J’ai terminé la soirée sur le Barachois où un grand concert était organisé avec Alpha Blondy en guest star. Comme toujours dans ce cas ils l’avaient programmé vers la fin, et je ne l’ai pas attendu. Pas mal de stands de nourritures étaient installés, et il y avait également le marché de Noël dont je vous parlerai dans un prochain article. Par contre il y avait une foule monstrueuse !!
Seul petit regret, l’absence de feu d’artifice… On m’avait dit qu’il y en avait tous les ans, mais cette année il n’y en a pas eu, en tout cas à Saint Denis.