Après la découverte du Grand Rex et de l’Arc de Triomphe emballé l’année dernière, direction l’est parisien pour ces Journées du Patrimoine 2022. Nous allons découvrir les murs à pêches de Montreuil, un endroit dont nous avons entendu parler il y a quelques mois via une vidéo F*ceb*ok.
Bon, et qu’est-ce que c’est alors ? Et bien, comme leur nom l’indique, il s’agit véritablement d’un ensemble de murs le long desquels des pêchers furent cultivés du XVIIè au XIXè siècle. Grâce à la protection des murs, ces pêchers de région parisienne donnaient des fruits comme leurs homologues du sud. Au XVIIè siècle ces pêches étaient sur la table des cours de France et d’Angleterre. Elles allèrent même jusqu’à la table des tsars de Russie ! En 1870, au plus fort de leur production, les pêchers couvraient 600km de murs et fournissaient 17 millions de fruits. C’est le développement des chemins de fer qui conduisit peu à peu au déclin de ce site, les fruits du sud de la France pouvant alors être acheminés plus facilement dans tous le pays, pour un coût de production moindre. Le site fut progressivement rogné par l’urbanisation de la région, et au début du XIXè siècle il ne restait plus que 17km de murs, très abîmés. Depuis quelques années on assiste à des tentatives de protection et de valorisation des murs et vergers restants.
Nous retrouvons notre guide à l’entrée du site, et après une petite présentation il nous emmène avec passion et enthousiasme à la découverte du lieu. Aujourd’hui, le site est divisé en de nombreuses petites parcelles. Certaines sont privées, d’autres appartiennent à la mairie qui les loue à des associations, d’autres encore sont envahies de déchets et de ferraille.
Il ne subsiste que peu de murs, suffisamment toutefois pour que nous puissions imaginer à quoi pouvait ressembler l’endroit il y a 200 ans. Sur certaines parcelles arbres fruitiers et fleurs poussent à foison, sur d’autres il y a plein de décorations, l’endroit est vraiment agréable. Nous sommes néanmoins attristés d’apprendre que le sol ayant été pollué par les activités industrielles de la région, les légumes racines ne sont pas consommables et les fruits sont à manger en quantités limitées. On regrette un peu d’avoir mangé deux figues sur une branche cassée par terre !
Nous terminons la visite guidée par la découverte du verger de Patrick et Geneviève. Ce couple a transformé sa parcelle en un véritable petit paradis de nature (si l’on fait abstraction de la pollution !). Patrick nous présente son jardin et nous montre l’une de ses grandes fiertés : ses pommes marquées. Des pochoirs sont collés sur la peau des jeunes pommes, ce qui empêche la lumière de passer à ces endroits et aboutit donc à une différence de coloration sur le fruit mature. C’est un travail d’artiste ! Cela se faisait beaucoup sur les pêches de Montreuil.
Après cette visite très intéressante, nous faisons un petit tour dans la partie « animations » du site, installée pour les JEP. Grande scène pour jouer de la musique, stands de nourriture, jolie déco, cela nous donnerait bien envie de rester mais nous sommes attendus à un mariage en début d’après-midi alors nous devons partir. Lorsque nous quittons les murs à pêches, un monsieur nous dit que les dimanches y sont magiques… Nous n’en doutons pas un instant, et nous nous promettons de revenir bientôt !
Bien sympathique cette découverte, je n’en avais jamais entendu parler ! bisous
Nous non plus avant cette vidéo ! Contente de t’avoir fait découvrir le lieu via cet article. Gros bisous à vous trois 🙂
Belle idée d’ouvrir ce site pour les JEP ! Je connais bien pour avoir travaillé jadis à Montreuil, et aujourd’hui dans la préservation d’autres sites historiques d’agriculture urbaine (avec pollution inside !) un long et difficile combat pour les préserver en zone urbaine…
Il faudra qu’on en parle ensemble ! J’ai trouvé le sujet passionnant… effectivement cela n’avait pas l’air simple de les préserver. Et pourtant c’est tellement important de conserver ce genre d’endroits… à la fois pour la verdure en ville et pour le témoignage historique.