« La gorge est pleine d’ombre, où sous les bambous grêles, le soleil au zénith n’a jamais resplendi, où les filtrations des sources naturelles s’unissent au silence enflammé de midi. »
La ravine Saint-Gilles ; extrait de Poèmes Barbares, par Leconte de Lisle
Encore un week-end un peu « fourre-tout » cette semaine… Le départ approche, et nous essayons de profiter de notre temps libre pour découvrir les derniers coins et centres d’intérêt que nous ne connaissons pas encore ici (et force est de constater qu’ils ne sont pas tous au même endroit ;-))
Le samedi nous commençons donc la journée par le marché bio de l’Eperon, dont j’entends parler depuis… longtemps. Le marché en tant que tel est minuscule, avec une douzaine de stands seulement. On sent que tout le monde se connaît ! Nous profitons ensuite de notre présence ici pour nous balader dans le quartier ; nous découvrons une ancienne tour d’usine sucrière et des boutiques toutes plus bobos les unes que les autres : petits créateurs, librairie-café… Nous ne nous attendions pas à cela !
Nous reprenons ensuite la voiture jusqu’à Saint-Gilles ; nous pique-niquons à côté du téat plein air, et attaquons ensuite une belle balade dans la ravine, entre jardin botanique, verger et forêt. Pour une raison inconnue je me suis mise en short aujourd’hui – je crois que je me disais que sur une aussi petite balade, le pantalon long était inutile – mais je le regrette rapidement, entre les herbes piquantes et les moustiques qui me dévorent ! Cette ravine a longtemps été essentielle car elle canalisait l’eau pour quatre usines sucrières des environs. On y trouvait également des plantes médicinales et un grand verger. Nous pouvons encore voir des vestiges du canal Bottard, qui tire son nom de la famille qui, vers la fin du XIXè siècle, a fait la demande de prise d’eau. La création de ce canal a permis le développement de terrasses de culture de songe, cresson, bananes, haricots, maïs… jusqu’au cyclone de 1948, qui détruisit une partie du canal et sonna la fin des cultures.
Nous terminons la journée sur la plage de l’Hermitage, où nous retrouvons nos amis Claire et Vincent. Nous nous baignons mais l’eau est fraîche, alors avec Claire nous sortons vite ! Les garçons quant à eux font un bon tour dans les coraux et voient de beaux poissons, cela me fait un peu regretter de ne pas avoir persévéré malgré le froid… Il faudra qu’on y retourne avant le départ.
Le soir, c’est session cuisine à la maison ! Nous avons récupéré plein de légumes à la Ruche vendredi, et nous devons maintenant les cuisiner. Nous faisons des chips de fruit à pain et des brèdes chouchou.
Après ce samedi à l’ouest, direction l’est le dimanche ! Ce choix est hautement stratégique car la route du littoral est fermée toute la matinée pour des travaux de purge après les fortes pluies de la semaine… Nous prenons donc la direction de la Plaine-des-Palmistes, et après la traditionnelle pause samoussas au marché nous attaquons la balade du point de vue et du tour du piton des Songes. Cette balade s’appelle également « sentier des 1058 marches », cela vous aidera à vous faire une idée 😉 Le point de vue sur la Plaine-des-Palmistes est très beau, avec le village qui semble s’étirer vers l’océan entre de hautes montagnes verdoyantes. Nous marchons ensuite dans une forêt pleine d’arbres différents ; j’ai un coup de cœur pour le « change-écorce », au nom évocateur ! Après la forêt, place à une zone plus herbeuse bien envahie par de la vigne marronne.

Le piton des Songes est pourvu d’un chemin de croix, qui se termine au sommet par cet autel en plein air
Nous déjeunons sur le tard après notre balade, sur un banc face à un autel. Nous voulions ensuite aller voir la cascade Biberon mais en quelques dizaines de minutes le ciel s’est complètement couvert et nous ne distinguons même plus les remparts que nous admirions quelques heures plus tôt… Nous décidons donc de redescendre vers les bas, afin de faire la « boucle des ravenales », elle aussi sur notre to-do list.
Les ravenales, ce sont des arbres du voyageur, ainsi nommés car leur tronc est réputé contenir suffisamment d’eau pour désaltérer un voyageur assoiffé. Bon, encore faut-il qu’il soit agile et équipé d’une machette, car ces arbres sont hauts et le tronc est bien costaud ! Notre motivation n’est pas à son maximum au début, et puis finalement cette boucle s’avère bien plus agréable et jolie qu’escompté. Aux zones pleines de ravenales succède une forêt féérique pleine de rochers moussus et de cascades, j’aime beaucoup et je suis bien contente d’avoir surmonté mon manque de motivation initial !
Comme c’est joli tout ça (et j’adore le petit quartier bobo péi ^^) ! C’est chouette qu’il vous reste encore des endroits à découvrir après tant de week-end à arpenter l’île !
Bises
Oui comme quoi, même quand on pense avoir fait le tour on peut encore faire des découvertes 😉 Grosses bises !