C’est à Ranohira que notre descente de la RN7 s’achève. Nous n’aurons en effet pas le temps de pousser jusqu’à Tuléar, ou en tout cas cela serait au prix d’une course que nous ne souhaitons pas. Nous faisons donc demi-tour ici, une semaine pile après notre arrivée à Mada, avec en ligne de mire encore quelques belles étapes sur notre route de retour.
Nous quittons notre lodge aux petites heures du matin le lundi 23 avril. C’est un peu compliqué de trouver un taxi brousse depuis Ranohira, car la gare routière principale est 30km plus au sud, donc lorsque les taxis brousse vers le nord passent par Ranohira, ils sont déjà plein. Un homme nous avait démarchés dans la rue pour nous inciter à réserver avec lui, mais nous avions préféré passer par le lodge… qui finalement est passé par lui. Bref, to make a long story short, il essaie de nous arnaquer en mettant à quatre sur trois sièges alors que l’hôtel lui avait fait jurer que nous ne serions que trois, sur ces entrefaites la gérante de l’hôtel déboule, l’incendie devant tout le monde en nous rendant une partie de nos sous. Le chauffeur fait alors descendre un monsieur, qui remonte cinq mètres plus loin. Welcome to incredible India ! Heu, incredible Mada je veux dire ^^
Le chauffeur roule à la fois assez vite et bien, et en dehors de quelques contrôles de police (dont un qui nous a quand même demandé nos papiers…) nous arrivons en six heures à Fianarantsoa. Plutôt que de nous arrêter là, nous décidons de poursuivre notre trajet vers Ranomafana… autant se faire tout le trajet d’un coup, comme ça demain on sera débarrassés ! Enfin, avant nous devons aller retirer de l’argent. Je reste à la gare routière avec les sacs pendant que Benoît file à la banque. Après m’être fâchée contre un bonhomme qui voulait absolument me toucher le dos ( ?!), je suis bien contente de le voir revenir…
Nous trouvons un taxi-brousse, mais comme d’habitude nous devons attendre qu’il se remplisse pour partir. En attendant nous discutons avec un guide plutôt sympa, il nous laisse sa carte au cas où et nous recommande l’un de ses copains à Ranomafana. Le départ du taxi-brousse se fait dans la douleur, on s’arrête tous les kilomètres pour récupérer un sac, en descendre un autre, la pause pipi d’un monsieur… A la cinquième pause, j’en ai marre, et je décrète que moi aussi j’ai droit à ma pause pipi ! Je dégaine donc le paréo qui va bien et file dignement au fond de la cour, sous le regard un peu abasourdi de ces messieurs…Non mais oh !
Nous sommes juste derrière le chauffeur et nous comprenons rapidement que c’est une très mauvaise place, puisque c’est sur cette rangée que viennent s’entasser les gens à chaque arrêt. Nous sommes vite cinq sur quatre places, puis six, puis sept, puis huit… et là je crois que je vais perdre Benoît 😀 Il craque ! Les deux heures de trajet sont bien longues… Nous aurons rarement été aussi heureux d’arriver à destination ! Lorsque nous descendons, quelqu’un me demande si je suis Aurélie… en fait c’est le copain du guide de la gare routière. Arghhh mais oubliez-nous ! On l’envoie balader à peu près gentiment, et on se dirige vers chez Gaspard, l’hôtel que j’avais repéré. Tous les bungalows sont occupés, par contre il reste une “chambre guide”, c’est-à-dire une chambre double avec salle de bains partagée. Cela fera parfaitement l’affaire… en tout cas c’est ce qu’on se dit avant de trouver une, puis deux grosses blattes dans la chambre. En plus la moustiquaire est trop petite pour pouvoir être bordée. C’est pénible parfois, la vie d’aventuriers ^^
On se remet de toutes ces émotions au resto de l’hôtel Grenat, juste en face. Il présente l’avantage d’avoir plein de plats végétariens, on se régale ! On se couche après une dernière inspection de la chambre, je croise les doigts pour ne pas être réveillée par les petits pas d’un cafard dans mes cheveux… Enfin, au pire Benoît me défendra 😉
Mais quelle aventure les taxis brousse! Ca a l’air autant mémorable que déplorable. Bravo en tout cas d’avoir eu la patience de supporter ça. C’est là que l’on reconnait les VRAIS aventuriers!
Ha ha merci pour ton gentil commentaire. On a rarement été aussi contents d’arriver à destination !
Hé bien, que d’aventures pour juste un trajet ! Trop bizarre le mec qui voulait te toucher le dos…!!
Oui, c’était très très étrange… et pas super rassurant ^^