Après un petit-déjeuner/papotage avec Liselotte, la Danoise qui était dans mon ancien dortoir, je checke out et je file dans le centre-ville, direction le musée archéologique. Les vitrines sont assez inégales, mais l’une des salles justifie à elle seule le déplacement : ce musée expose en effet un Moai ! 600 pesos (moins d’un euro) pour revoir l’une de ces statues, ce n’est pas cher payé je trouve… Je passe un long moment à le contempler, la nostalgie n’est pas loin !
Parmi les choses intéressantes il y a également de belles potteries, des amulettes en forme de lamas et des ossements humains avec des projectiles incrustés dedans, le tout montré de façon très pédagogique. Je sais que dit comme ça, ça a l’air gore, mais pas du tout ! Au milieu de tous ces vestiges, de façon un peu étrange, se trouvent toute une série de portraits du studio Harcourt, de Vanessa Paradis à Omar Sharif en passant par Jacques Chirac.
En sortant du musée je flâne un peu dans la ville, mais il n’y a rien à faire : en dépit de quelques scènes sympathiques, tel ce chanteur qui vocalise en tenue de scène dans une petite cour, La Serena ne me séduit pas vraiment ! Je ne sais pas exactement pourquoi, mais cette ville ne me « parle » pas…
Je vais tout de même voir de plus près le jardin japonais. Il n’est pas immense, mais il possède tous les ingrédients nécessaires à un jardin japonais réussi : pont rouge en bois, plan d’eau, lanterne en pierre… il y a même les grosses truites dans l’eau ! De manière assez inattendue (en tout cas, je ne m’y attendais pas), je me reprends une petite claque japonaise en me promenant dedans… La quiétude, l’agencement et l’atmosphère qui y règnent me rappelent mes 10 jours à Kyoto. Le Japon, encore un endroit où je retournerais bien !
J’attrape ensuite le bus en direction de Coquimbo, une ville portuaire à 11km de La Serena. Coquimbo est parfois comparée à Valparaiso pour son port et ses maisons multicolores, alors je voulais voir ça. Bon, autant vous le dire de suite, il ne faut quand même pas exagérer ! C’est un peu plus mignon que La Serena, il y a des ruelles en pente qui sont même assez mimi, mais ce n’est pas non plus l’extase absolue. Je commence par faire un tour sur le port et au marché aux poissons. Les étals sont richement garnis ! Aux abords du port vivent comme souvent une colonie de pélicans et de lions de mer.
Je me balade ensuite un moment dans le quartier anglais, réputé pour ses bars et ses restaurants, mais il est encore relativement tôt et l’animation ne bat pas franchement son plein. Il y a toutefois des endroits sympa, quelques fresque murales et sculptures qui me plaisent bien et qui rendent la balade agréable. Je déjeune dans un petit resto fort sympathique, où tout est fait maison et où la patronne est aux petits soins pour moi !

Ici comme à La Serena, de nombreuses boutiques vendent des produits à base de papayes cultivées dans la vallée de l’Elqui
Une fois rassasiée et pleine d’énergie ( !), je m’attaque à l’ascension vers THE monument de Coquimbo, j’ai nommé… la Croix du Troisième Millénaire. Une gigantesque croix de béton a en effet été édifiée pour l’an 2000 sur l’une des collines de la ville, afin de commémorer la naissance du Christ. C’est « le seul monument au monde commémorant cet anniversaire », dixit le musée à l’intérieur. La croix n’est pas vraiment belle (doux euphémisme…) mais ses dimensions sont impressionnantes, et puis c’est original ! Un ascenseur permet de monter dans ses bras, depuis lesquels j’ai une vue panoramique sur Coquimbo et la baie de La Serena. Au pied de la croix se déroule tout un chemin de croix sous forme de grandes statues.

Un peu plus loin dans la ville (pour ne pas être en reste?) le roi du Maroc a financé la construction d’une grande mosquée
Le quartier de la Croix semble un peu craignos, et j’ai bien du mal à trouver un chemin tranquille pour y accéder. C’est d’abord un chien grognant qui me fait faire demi-tour (courageuse mais pas téméraire… !), puis une dame de l’entretien de la ville qui me déconseille de passer par là où je voulais « c’est dangereux », puis un jardinier qui me dit la même chose 5 minutes plus tard (pourtant j’avais changé de chemin !). Et une fois arrivée à la Croix, dans l’ascenseur menant aux bras, l’employé me demande par où je suis passée et me dit que c’était dangereux… Du coup je redescends en bus, et je fais même d’une pierre deux coups puisque je trouve un bus allant jusqu’à La Serena ! Je laisse du coup tomber l’idée d’aller voir l’église construite par Eiffel, vraiment trop excentrée… et puis ils m’ont un peu refroidie avec leur « attention danger ! » J’ai pas mal de liquide ainsi que ma carte bleue sur moi aujourd’hui, et je ne veux pas tenter le sort…
De retour à l’hôtel il ne reste pas énormément de temps avant de me faire mettre dehors – mon bus pour Santiago est à minuit, mais la réception fermant à 22h les gérants m’ont demandé de partir à ce moment-là. Ambiance, ambiance! Je mange vite fait, fais un peu d’internet et file avec armes et bagages au terminal des bus. Les deux heures d’attente passent finalement assez vite, et le bus est à l’heure… j’ai bien fait de demander un bus partant de La Serena et pas d’une autre ville avant, sinon, retard garanti à 200% !