« Je cherche l’or du temps » – André Breton
Si j’étais allée à Iquique pour Humberstone, c’est sans conteste pour la réserve nationale des pingouins de Humboldt que je suis allée à La Serena ! Le guide, qui s’appelle Marcello, passe me prendre avec 45min de retard, je commençais à me demander s’il ne m’avait pas oubliée… Non non, c’est juste que personne n’était prêt ! Il a même fini par laisser tomber un groupe, qui après 20 minutes d’attente de sa part n’était toujours pas prêt ( !) Bref, il est un peu fâché… Enfin, moi il me plaît tout de suite, ce guide. Il parle très bien anglais et il m’installe d’office à côté de lui, que ce soit dans la voiture, ou plus tard dans le bateau ou dans le resto, afin que je puisse bien suivre. C’est cool ! Nous sommes un petit groupe de 8, et tous les autres sont Chiliens.
Depuis La Serena il y a environ 2 heures de route pour arriver au port de Punta Choros. Nous traversons de vastes étendues désertiques, dans lesquelles nous pouvons admirer un guanaco ainsi que plusieurs adorables petites chouettes diurnes. Elles sont positionnées sur le bord de la route (« elles m’attendent ! » plaisante Marcello). Il nous montre également une mine de cuivre, toute verte, et nous explique qu’un projet d’énorme mine de minéraux est en cours à l’horizon 2020. C’est une société canadienne qui va faire ça, elle table sur 10 ans pour installer les infrastructures, puis 10 ans d’exploitation, avant de fermer le site définitivement. Les gens du coin ne sont pas franchement d’accord, il y a des panneaux et des banderolles dans tous les villages que nous traversons… Ils craignent principalement, et certainement à juste titre, une pollution de l’océan dans la région et une diminution du poisson.
Il y a beaucoup de vent ce matin, et Marcello se demande si les bateaux pourront prendre la mer. Lorsque c’est trop dangereux, les tours sont annulés. On croise les doigts ! Il va tout de suite se renseigner lorsque nous arrivons à Punta Choros, et finalement c’est bon, on peut partir. Ouf !
Nous enfilons nos gilets de sauvetage, et c’est parti pour trois heures de navigation/visite au cœur des îles Gaviotta, Choros et Damas, au cœur donc de la réserve nationale des pingouins de Humboldt. Nous sommes douze dans notre petit bateau de pêcheurs, et ça secoue avec ce vent. Les creux de vagues sont assez impressionnants. Au final ce ne sont pas les pingouins que nous verrons le mieux (rien à voir par exemple avec notre croisière dans le canal Beagle), car ils sont assez loin et on ne les voit pas super bien, mais tout le reste de la riche faune locale : lions de mer, éléphants de mer, fous, cormorans, plusieurs loutres… Ces dernières sont un prédateur important pour les pingouins, dont elles mangent les oeufs. Pour cette raison les pingouins installent leur nid le plus haut possible sur la falaise, et l’on peut voir le chemin qu’ils empruntent pour monter tout là-haut.
Marcello est un excellent guide, très calé, qui nous donne le nom du moindre animal que nous croisons. Au moindre doute il dégaine son arme ultime, le « livre des animaux du Chili ». Il nous apprend ainsi qu’avec les tortues, les grenouilles et les requins les pélicans sont des animaux qui n’ont que très peu évolué depuis la Préhistoire « ce sont des fossiles vivants ».
Nous finissons même par apercevoir ceux que nous attendions tous… Les dauphins ! Nous les voyons d’abord de loin, puis une petite demi-heure plus tard ils ré-apparaissent tout près de nous. Ils fendent les flots à toute allure, et l’un deux nous gratifie même d’une petite cabriole, c’est super ! Point de photos par contre, pour profiter du spectacle j’avais rangé l’appareil depuis un moment… Marcello nous donne le nom scientifique, avant de résumer : ce sont des Flipper ! 😀
Nous débarquons ensuite une heure sur l’isla Damas, où nous sommes libres de nous promener sur les divers chemins de l’île, ou de nous baigner. Vu le ciel couvert, j’opte pour la première option ! L’île est très jolie, très découpée, elle me fait penser un peu à la Bretagne… Je monte jusqu’à un mirador depuis lequel j’ai une jolie vue sur la plage principale de l’île, et puis je m’enfonce un peu dans les terres afin d’aller jeter un œil à une autre plage. La végétation est basse, avec de nombreuses cactées.

Arrivée sur l’isla Damas – tout en haut, sur la droite, un rocher rappelle la tête d’un dauphin (mais si, mais si, cherchez bien…)
Nous reprenons ensuite le bateau pour rentrer à Punta Choros. Je suis enchantée de cette visite… déjeunons à quelques kilomètres du port, dans un camping abondemment planté d’oliviers. Nous sommes installés sous une tonnelle et nous nous régalons : empanadas fromage/crevette, filet de reinata (castagnole, LE poisson local) avec ses accompagnements, crème aux œufs et jus de pêches. Délicieux ! Le cadre est agréable et inspire vraiment à la détente…
Sur le chemin du retour vers la Serena je me laisse bercer par le roulis de la voiture, me réveillant juste le temps d’apercevoir deux adorables petits renards. Ils sont vraiment chou…
En fin de journée je pars me balader sur le front de mer. C’est bien plus loin que ce que je pensais, près de 2km séparent le centre-ville de La Serena de la plage ! La balade n’est pas très bien aménagée, rien à voir avec Iquique par exemple. Le front de mer est planté d’énormes immeubles disgracieux et de restaurants bas de gamme. Enfin, le coucher de soleil est très beau, nimbant littéralement d’or l’océan, et puis il y a un phare… Une ville avec un phare ne peut pas être totalement décevante n’est-ce pas ? 😉
Combien ça coûte ?
Excursion 1 jour à l’isla Damas, entrée sur le site et déjeuner inclus, avec l’agence « Chili pass » qui m’a finalement mise dans un groupe « Turismo Delfines » : 30 000 pesos (après une négociation ultra facile). A noter que dans toutes les autres agences, y compris Turismo Delfines, ce tour était entre 35 et 40 000 pesos.