Lorsque je me re-re-re-re-réveille à 6H30, je décide de me lever. Autant vous dire que je ne suis pas très fraîche, mais la perspective de la journée à venir me stimule ! Aujourd’hui je pars en effet à la découverte des villes fantômes et des oasis de la région.
Lorsque je fais le check-out le gérant est étonné – j’avais dit que je restais 3 nuits… Enfin, il comprend vite et ne proteste pas lorsque je lui explique que je change d’hôtel car la chambre est sale.
Comme lors de l’excursion à Arica je suis la dernière à être prise par le minibus. Je constate rapidement que contrairement à ce que l’agence m’avait promis, le guide ne parle pas un mot d’anglais. C’est pénible, car même si mon espagnol s’est amélioré je suis encore très loin de tout comprendre… Par chance l’un des voyageurs du groupe est franco-chilien, et il fera office de traducteur-des-passages-difficiles durant toute la journée 🙂
Notre premier arrêt du jour se fait face à trois dunes sur les flancs desquelles se trouvent des géoglyphes. Ils sont très abîmés, notamment parce que certains s’amusent à aller conduire dessus (!!) mais on distingue nettement quelques formes humaines.
Nous continuons ensuite jusqu’à la visite que j’attendais le plus, celle des villes fantômes. Nous en visiterons deux, Santa Laura et Humberstone, toutes deux classées au patrimoine mondial de l’humanité en 2005 par l’UNESCO. Ces villes fantômes sont les vestiges d’une industrie minière qui fut florissante entre 1870 et 1940 dans la région et qui exploitait « l’or blanc de l’Atacama » : le salpêtre, ou nitrate de potassium.
Lorsque l’on arrive à Santa Laura, la première chose que l’on voit est l’usine avec sa grande cheminée, se dressant au milieu d’un ensemble de hangars et de bâtiments. Fondée en 1872, l’usine de salpêtre de Santa Laura connut un développement rapide, donnant naissance à une véritable petite ville autour d’elle. Aujourd’hui il subsiste surtout les installations minières, la plupart des maisons et des autres infrastructures de la vie courante ayant disparu. Nous nous baladons sur le site, pendant que le guide nous explique des différentes phases de l’exploitation du salpêtre. Dans la maison du directeur de l’usine a été aménagé un musée très bien fait ; certaines pièces sont meublées comme à l’époque, et d’autres exposent divers objets retrouvés sur le site. Je manque un peu de temps pour bien faire le musée, mais le site étant assez petit je parviens à voir une bonne partie des bâtiments.
A 2km de Santa Laura se trouve une autre ville fantôme, Humberstone. Celle-ci est bien plus grande et il en reste beaucoup plus de choses. Les 45 minutes qui nous sont allouées pour la visiter me semblent très frustrantes, alors je décide d’y retourner demain… Je vous en parlerai donc dans le prochain article !
Après ces deux visites passionnantes, qui m’ont fait plonger dans le passé, nous reprenons la route et nous changeons de décor : en route pour les oasis ! Nous faisons une halte en chemin à La Tirana. Cette bourgade paisible – voire endormie ! – change littéralement de figure mi-juillet, accueillant alors jusqu’à 200 000 pèlerins pour célébrer en fanfare la fête de la Vierge du Carmen, masques, tenues colorées et instruments de musique inclus ! Pour le moment c’est bien calme, et la grande église jaune est bien vide sur la place centrale du village, écrasée de soleil. A la sortie de la ville j’aperçois une mosquée en construction, c’est étonnant !
Les paysages deviennent de moins en moins arides et de plus en plus verts. Par la fenêtre je commence à apercevoir des vergers… Nous approchons des oasis ! Le premier village-oasis où nous nous arrêtons est celui de Matilla. Là encore c’est un petit village tranquille où le temps semble comme suspendu… La place centrale est déserte car « c’est l’heure chaude », comme dirait quelqu’un que je connais bien 😉 La jolie église San Antonio se dresse là. Toute de rouge et de crème, elle a été construite en 1887 puis restaurée après le tremblement de terre de 2005. A l’intérieur trône une Cène grandeur nature, avec des mannequins aux riches vêtements brodés. Devant chacun des apôtres se trouve une petite étiquette avec son nom… Autre curiosité du village, un énorme pressoir à raisin datant du XVIIIè siècle. A l’époque le vin était en effet la principale source de revenus du village.
Nous déjeunons dans un resto à Matilla, assiette végé et jus de mangue. Je papote pas mal avec l’autre francophone du groupe, qui est sympa et connaît bien le Chili.
Après le déjeuner, place à l’activité sportive du jour… J’ai nommé la piscine ! Bon, ce n’était clairement pas ce qui m’emballait le plus sur ce tour… Nous avons donc 1H30 à passer dans un camping avec piscine, dans l’oasis de Pica. Si cela n’avait tenu qu’à moi on aurait rallongé l’étape dans les villes fantômes ce matin et raccourci la trempette, mais bon… ! Enfin, j’ai pris mon maillot et je fais une douzaine de longueurs avant de partir me balader dans le grand verger qui entoure le camping. Il y a des citronniers, des orangers, des grenadiers, quelques goyaviers, et au loin de hauts manguiers. Les fleurs et les fruits embaument sous cette chaleur écrasante, et la balade est agréable comme tout.
Un peu plus loin dans l’oasis de Pica se trouve une piscine un peu spéciale, la Cocha Resbaladero. Elle est creusée naturellement entre les rochers et est alimentée par une source thermale à 30°C. En ce bel après-midi elle est bondée de familles chiliennes qui sont venues passer la journée, parfois à trois ou quatre générations. Elles sont installées sur de grandes nappes, et ont de quoi tenir la journée… Tout le monde barbote joyeusement, et les enfants s’en donnent à cœur joie pour gratter la pierre, qui semble argileuse, afin de s’en appliquer sur le visage. A côté de la piscine se trouve un petit marché aux fruits, qui vend les produits de l’oasis. Je me laisse tenter, comme tout le monde, par un jus frais… ce sera fruit de la passion, délicieux !
A un petit kilomètre de la piscine se trouve le centre de Pica, avec sa jolie place ombragée et son église… Les places dans ces petits villages sont absolument charmantes.
Un dernier arrêt – et pas des moindres ! – nous conduit au parc des dinosaures… Véridique ! Au milieu de nulle part se trouve un parc avec des reproductions grandeur nature de dinosaures. Il faut le voir pour le croire… C’est surréaliste.
Nous reprenons ensuite la route pour rentrer à Iquique. Il n’y a qu’un peu plus de 100km à faire, mais nous ne pouvons pas rouler très vite car il y a des travaux. Le Chili continue à refaire et développer ses routes ! Nous sommes encore en plein désert lorsque le soleil se couche, et la vision de cette route qui défile sous ce ciel rose, associée à la douce fatigue de cette journée bien remplie, a quelque chose de magique…
La magie continue – dans un style plus prosaïque – lorsqu’à peine arrivée à Iquique, marchant dans la rue, je vois soudain luire au loin les grandes lettres blanches du Spark Hotel, tel un phare dans la nuit… Voilà donc ma maison pour deux nuits, et qu’est-ce que je m’en réjouis !
Combien ça coûte ?
Excursion d’une journée 8H-21H avec Magic Chile : 23 000 pesos non négociables (soit 32 euros) pour un groupe de 15 environ, entrée sur les sites et déjeuner inclus hors boissons, guide hispanophone
Impressionnants ces dinosaures sorti de nul part ! On dirait qu’ils sont tombés du ciel dans ce désert…
Interessant !
l’ambiance des places me rappelle vraiment le tdm.
et puis bon je suis d’accord aec ton ami, il faut toujours éviter de s’agiter à l’heure chaude 😀
Oui hein !
C’est un très très bon ami en tout cas ^^
Plein de bisous 🙂