Dimanche et lundi je suis restée à Arica afin de découvrir la ville et ses environs. Arica est plus grande qu’elle n’en a l’air, et deux jours ne sont pas de trop pour avoir le temps de bien en profiter.
J’ai passé une bonne partie du dimanche avec les deux Chiliens que j’avais rencontrés lors de l’excursion au parc Lauca. Nous nous sommes retrouvés dans le centre pour aller au Musée Archéologique San Miguel de Azapa, qui est situé à 12km de la ville. Sur le chemin nous avons de nouveau pu admirer la végétation abondante de cette vallée fertile : maïs, tomates… et oliviers absolument gigantesques.
Le musée archéologique est très bien fait et retrace l’histoire de la région sur plusieurs millénaires. Il expose par ailleurs plusieurs momies chinchorros, qui sont les plus anciennes momies au monde (2000 ans plus anciennes que les momies égyptiennes). La technique de momification de ce peuple de pêcheurs et de chasseurs-cueilleurs était assez différente puisque que les corps étaient éviscérés et désossés (je vous passe les détails…) avant d’être reconstitués sur une armature végétale, enduits de boue puis peints en rouge ou en noir. Les momies étaient ensuite vraisemblablement exposées un certain temps, notamment lors de fêtes religieuses, avant d’être enterrées. Il semblerait que tout le monde ait pu être momifié, indépendamment de la classe sociale. On a même retrouvé des momies de fœtus…
Dans un autre genre, le musée abrite aussi un énorme pressoir à olives – il est gigantesque !
Après la visite du musée nous nous nous sommes promenés un peu dans San Miguel de Azapa, nous arrêtant d’abord dans un centre artisanal vendant les produits de la région puis dans le cimetière d’Azapa, qui s’étale sur la dune. Ce cimetière est bien différents des cimetières européens, avec toutes ses couleurs, ses fleurs et ses bancs… En ce dimanche plusieurs familles étaient venues pique-niquer sur la tombe de leurs aïeux.
Nous avons pour notre part déjeuné dans un petit resto qui ne payait pas de mine mais qui était très bien. Mes deux comparses ont absolument tenu à me faire tester le mote con huesillos, une boisson typique d’ici à base de pêche et de blé. Cette boisson nous avait laissés fort circonspects avec Benoît en 2012 (nous n’avions d’ailleurs pas testé), mais je dois dire que c’était bon ! Après, ici elle était 100% locale avec du blé et des pêches de la région, ce qui n’est pas le cas à Santiago…
Lundi j’ai passé la matinée à la plage de Chinchorro, située à 5 minutes à pied de l’hôtel. L’eau était bonne, quoique un peu vaseuse comme souvent ici en février.
Par ailleurs je me suis pas mal promenée dans la ville, qui s’est avérée bien plus sympathique que ce que mon guide me laissait espérer. Arica – qui est surnommée « la ville du printemps éternel » du fait de son climat chaud et sec – est adossée au Morro, un énorme rocher que l’on voit d’où que l’on soit dans la ville, ou presque. Plusieurs rues dans le centre sont piétonnes, et la place centrale est très agréable avec de nombreux arbres, des fontaines… Il fait bon flâner par ici !
Sur la place deux bâtiments ont été construits par Gustave Eiffel : l’église San Marcos et le bâtiment des douanes. Ces deux édifices ont été fabriqués en France, puis amenés ici par voie fluviale en pièces détachées avant d’être remontés. Sans vouloir être chauvine, ce sont les deux plus beaux bâtiments de la ville !
La ville est traversée par une voie de chemin de fer désaffectée, qui permettait autrefois d’aller jusqu’à La Paz, en Bolivie. Sur la place se trouve toujours l’ancienne gare, ainsi qu’une vieille locomotive allemande de 1926.
Autre curiosité d’Arica, son port. Le port commercial est énorme, avec plein de containers. Quant au port de pêche, plus petit, il est assez mignon et présente la particularité d’être habité par des pélicans et des lions de mer. Il faut voir comme ils se battent entre eux lorsque l’un des pêcheurs vient jeter ses déchets !
Une jolie promenade est aménagée le long du bord de mer ; elle est bordée de palmiers (qui servent de nichoir aux cormorans !) et l’on peut y faire du vélo, du patin à roulettes… Elle continue ensuite jusqu’à un petit port, depuis lequel la vue sur le Morro est sympa.
Mon séjour à Arica n’aurait pas été complet sans une petite grimpette… « on the top of the big rock » ! Je suis donc montée sur le Morro le dernier soir, afin d’admirer la vue sur la ville et le coucher de soleil. La vue méritait bien ces efforts… Tout en haut du Morro se trouvent un monument commémoratif de la guerre du Pacifique, lors de laquelle les Chiliens ont repris le Morro aux Péruviens, ainsi qu’une grande statue du Christ.
J’ai également profité de ces deux jours pour faire u peu d’intendance. Outre diverses réservations de billets de bus et d’hôtels, j’ai renoué avec une activité emblématique de tout voyageur qui se respecte, j’ai nommé la lessive à la main… ! Hé oui, qui dit voyager léger dit voyager avec de la lessive… et cinq jours après mon départ il était temps de faire un peu de propre pour ne pas tomber en rupture de stock de linge propre. L’auberge où j’étais s’y prêtait très bien, avec un point d’eau dédié, de grandes bassines et surtout un toit ensoleillé et venté avec de grandes cordes à linge…
L’auberge était située à deux pas d’un immense marché de fruits et légumes, où je m’en suis donné à cœur joie. Mangues, avocats, tomates… les fruits et légumes sont cultivés ici, et sont absolument délicieux, pour des tarifs défiant toute concurrence. Je me suis donc fait plaisir !
C’est donc sur une excellente impression que je quitte Arica. Cette ville-oasis aux portes du désert m’a beaucoup plue, tout comme mon excursion au parc Lauca. J’ai aussi été contente de l’auberge dans laquelle je logeais (Sunny Days), bref c’est un sans faute pour Arica !
Toujours très beau et bien raconté ! C’est un plaisir de te suivre. Un RDV que je ne souhaite pas manquer. Maintenant si tu souhaites faire de lessive je connais une bonne adresse 9 000 km plus au nord-ouest 🙂
Merci ! Je m’en souviendrai pour la lessive 😉
Bisous !
Hummmmm les fruits et légumes des marchés… Et beurkkkk la lessive à la main… Mais à toi toute seule, ça doit aller vite !
Je me régale avec les marchés ici… il y a tellement de choses que l’on ne trouve pas en France, ou alors pas de cette qualité ! Quant à la lessive ça va assez vite, le plus compliqué c’est de pouvoir faire sécher… Quand on a le droit et qu’il y a un étendoir en plein soleil comme à Arica c’est le pied, mais en ce moment à La Serena je fais mes lessives en douce et je les fais sécher dans ma chambre, ce qui est nettement plus galère… Enfin, vous connaissez ça j’imagine 😉