Pour cette quatrième journée nous décidons d’aller faire un tour à Braga, une ville située à une cinquantaine de kilomètres de Porto et connue –entre autres – pour son grand sanctuaire religieux, le Bom Jesus do Monte (Bon Jésus du Mont).
Il y a cependant parfois un fossé entre l’idée et la pratique, et la réalisation de ce projet s’avère un peu plus complexe que cela… La journée commence en fait par le déclenchement de l’alarme incendie de l’hôtel en faisant griller un peu trop notre pain pour le petit-déj, à 8H (les voisins nous remercient…). Nous ratons ensuite magistralement le train que nous voulions prendre. Tant pis, on prendra le prochain… dans une heure ! Nous en profitons pour faire un tour au marché Bolhao, à côté de la gare. Il est installé dans une cour au cœur d’un ensemble de bâtiments néoclassiques. Beaucoup de stands sont vides, mais les étals de fruits et légumes sont particulièrement appétissants. Nous achetons nos premières pêches et nectarines de la saison… ainsi qu’un citron trop mignon, 100% bio ! Il y a aussi de jolies fleurs.
Une petite heure de train plus tard nous arrivons à Braga. Après un moment de désorientation (mais où est le centre ???) nous découvrons une jolie ville ancienne, d’origine romaine, avec de nombreuses rues piétonnes et de beaux bâtiments dans le style baroque XVIIè-XVIIIè siècle. Nous flânons dans les rues pavées, faisons quelques boutiques et surtout visitons la cathédrale, massive. Nous y découvrons un baptistère étonnant, décoré au niveau du pied d’enfants en train d’être dévorés par des lions… incitation à faire baptiser les enfants, pour ne pas qu’ils finissent comme cela ?
Pour déjeuner Benoît a repéré dans le guide le Anjo Verde, un restaurant végétarien. Ce type de cuisine n’est pas si fréquente ici au Portugal, et ce resto semblant en plus très bien on n’hésite pas ! Nous avons un peu de mal à le trouver, et c’est un gentil papy qui nous met finalement sur la voie. Ce restaurant fait partie de ceux qui travaillent les protéines végétales, permettant ainsi d’avoir une véritable consistance de viande dans les repas, sans viande. J’opte pour les lasagnes, Benoît pour le « soja strogonoff ». C’est très bon, varié et copieux, on aime ! On aime moins la note où ils nous ont facturé le thé censé être gratuit… une râlerie plus tard, et ça repart !
C’est bien calés que nous prenons le bus pour nous rendre au sanctuaire Bom Jesus do Monte. En chemin nous découvrons les toilettes payantes les moins chères du monde, seulement 5 centimes 😉
Une vingtaine de minutes plus tard nous arrivons au pied du sanctuaire, perché sur une petite colline. 600 marches (selon le guide, on a un peu de mal à le croire… au final on aurait plutôt dit moins ! ) nous séparent encore du sommet. Nous ne nous laissons pas tenter par le funiculaire, et nous attaquons la montée à pied. Les escaliers serpentent dans la forêt, cela nous rappelle certains sanctuaires bouddhistes que nous avions vus en Asie… les dragons le long des rampes en moins !
La montée se fait bien, et est entrecoupée de petites pauses dans les nombreuses petites chapelles le long du chemin, évoquant la Passion du Christ, mannequins et décors reconstitués à l’appui.
Au décours d’un virage le sanctuaire se dévoile sous nos yeux. Les dernières marches sont majestueuses, l’escalier en zigzag est ouvragé avec des colonnades et des statues. Il y a plusieurs paliers, chacun possédant une fontaine représentant l’un des cinq sens.
Une fois en haut de la colline, la balade n’est pas terminée. Pour commencer, la vue sur Braga et les environs n’est pas mal du tout, nous sommes définitivement fans des vues panoramiques ! Plusieurs chemins serpentent ensuite dans le complexe religieux, l’un menant à une grotte artificielle, un autre serpentant dans une forêt avec un petit lac et des barques… Quant au sanctuaire en temps que tel, il possède un impressionnant diorama de la Passion. De très nombreux hôtels sont présents sur le site, ils ont l’air bien vide en ce moment mais doivent vite se remplir en période de pèlerinage.
Il s’en faut de peu pour que nous rations aussi notre train du retour. En effet, le bus se fait coincer dans les embouteillages et le chauffeur refuse d’ouvrir les portes afin que nous puissions terminer à pied. Grrr ! On descend dès qu’on peut et on court à en perdre haleine juqu’à la gare, où nous arrivons deux minutes avant le départ du train pour Porto… On s’affale sur les banquettes, on est morts ! De retour à Porto nous prenons notre courage à deux mains afin de faire quelques emplettes au supermarché en prévision du retour… à nous fromages et poivrons !

Boutique de morue, spécialité portugaise… finalement non exportée jusqu’à Paris, après mûre réflexion !
En fin de journée nous filons nous installer au niveau du monastère Serra do Pilar afin de regarder le soleil se coucher sur Porto. Ce point de vue nous avait été conseillé par notre super hôtelier, et nous sommes tous seuls là-haut. C’est l’avantage des coins qui ne sont pas dans les guides 😉 Il y a des nuages et au début nous ne savons pas trop si le soleil est déjà couché ou s’il est encore en train de descendre. Nous nous installons sur un banc avec l’apéro, commençons à papoter en admirant le spectacle… lorsque soudain nous voyons l’astre surgir sous les nuages. Le spectacle est de toute beauté, avec les nombreux nuages qui se teintent de couleurs incroyables au fur et à mesure que le soleil descend dans l’océan. Même le Douro devient rose. Une fois le soleil couché, les lumières de Porto s’allument une à une sous nos yeux, c’est féérique. Je me fais plaisir niveau photo, le point de vue est extra.
Nous dînons dans un petit resto typique, qui fait griller viandes et poissons sur un grand brasero. Nous optons pour de la morue – la fameuse bacalhau– qui arrive servie avec des oignons et des poivrons crus, des pommes de terre à l’ail et des crudités… le tout généreusement arrosé d’huile d’olive, bien sûr. Benoît est au paradis 😉
Notre promenade digestive du soir nous mène ensuite dans une petite rue avec de beaux bâtiments puis à la cathédrale, décorée de beaux azulejos. Nous traversons le vieux Porto pour rentrer à l’hôtel ; les petites rues en pente sont charmantes, et de nombreuses maisons sont décorées de genêt jaune – tradition du 1er mai ?