Mardi, direction le nord de Berlin vers une ville au nom marqué au fer rouge… Sachsenhausen.
Ici, entre les petites maisons pavillonnaires et les hauts pins se trouvait l’un des camps de concentration de l’Allemagne nazie. Entre 1936 et 1945 y ont été enfermés plus de 200 000 hommes et femmes, principalement des prisonniers de guerre, des homosexuels et des « personnalités ». On estime que 100 000 d’entre eux y ont péri. C’est également dans ce camp que l’inspection centrale des SS testait les différentes méthodes d’extermination, avant de les employer dans les autres camps.
Le mémorial, immense, est situé à l’exact emplacement de l’ancien camp. Ce dernier était organisé en triangle, autour de la cour où avait lieu l’appel biquotidien.
Quelques baraques ont été reconstituées et témoignent de la vie dans le camp. On peut également visiter l’ancienne infirmerie, où avaient lieu des expérimentations médicales, et voir les vestiges du crématorium. Plusieurs expositions sont organisées sur le site et donnent des informations historiques, mettent en avant des témoignages, présentent des objets retrouvés sur le camp… Je suis aussi équipée de l’audioguide, fort bien fait quoique un peu longuet par moments !

Absurde dans une cave du camp, des dessins humoristiques représentant des légumes… Ils datent probablement de la période d’occupation du camp par les Soviétiques
Je passe au total près de cinq heures à visiter le camp. L’atmosphère est pesante, impression sans doute encore exacerbée par le froid mordant et par le faible nombre de visiteurs. Je me retrouve souvent seule dans les allées et les bâtiments déserts et face à ces lieux qui ont vu tant d’horreur, de larmes et de cris l’émotion me frappe parfois de plein fouet.
Je retrouve ici beaucoup de choses que nous avions vues au Cambodge avec les Khmers Rouges, ou encore au Chili sous Pinochet. Et si les Soviétiques ont libéré le camp en 1945… il ne faut pas oublier qu’ils s’en sont illico resservi pour emprisonner leurs propres prisonniers, dans des conditions similaires ! Le camp a ainsi été en activité jusqu’en 1950, entraînant la mort de 12 000 personnes supplémentaires entre 1945 et 1950. Hier ou aujourd’hui, ici ou ailleurs, l’horreur et la haine n’ont décidément pas de frontières…
Je me rentre ensuite tout doux à Berlin… Comme à l’aller le trajet est un peu épique, avec des travaux sur la ligne de chemin de fer et des bus de substitution… Heureusement qu’un monsieur m’avait expliqué, ce n’était pas très clair !
Je me pose un peu à l’hôtel avant de ressortir faire un petit tour by night : Alexanderplatz et la tour de télévision, l’ancien hôtel de ville et enfin le quartier St Nicolas, superbement reconstruit par la RDA entre 1981 et 1987 pour les 750 ans de Berlin. C’est aujourd’hui l’un des quartiers les plus touristiques de Berlin, avec des petites rues pavées, son église au toit en bonnet d’âne et ses dizaines de petites boutiques d’artisanat.
Salut Aurélie, Merci pour ton passage sur le blog! ça me fait plaisir! Effectivement beaucoup de point commun entre ta visite et celle de Auschwitz.La visite de Sachsenhausen à l’air un peu plus “violente” , pas de morgue et de salle de dissection…Et les fosses ont l’air très “parlante”.. En tout cas tes photos reflètent bien ce que tu décris…
Ton article m’a beaucoup rappelé ma visite également… Chaque camp a ses particularités, mais le principe était le même hélas. Merci pour ton passage ici 🙂