Aujourd’hui est une journée que j’attendais avec impatience : nous partons à la découverte du grand théâtre d’Epidaure et du sanctuaire d’Asclépios. Comme Delphes, ce lieu me fait rêver depuis mes cours de grec au collège, et je suis excitée comme une puce à l’idée d’enfin le voir de mes yeux.
Nous y allons en bus régulier depuis le centre-ville d’Epidaure. Le voyage est bref, une quinzaine de minutes, et le chauffeur nous dépose devant la grille du site archéologique. Nous achetons nos billets et après une courte marche nous arrivons au pied du grand théâtre d’Epidaure. Quelle merveille ! Pour un peu j’en aurais la larme à l’œil, tellement je suis heureuse d’être là. Il est à peine 9H, nous sommes entrés parmi les premiers et nous avons en plus la chance d’avoir le théâtre pour nous tous seuls, ou presque, durant quelques minutes. Nous nous asseyons tout en haut, et je pense à toutes les pièces jouées ici depuis des siècles et des siècles… Cela continue d’ailleurs actuellement, chaque été des représentations de pièces antiques sont programmées. Nous avons hélas raté le coche des réservations, et tout était complet lorsque j’avais regardé, mais je garde cela en tête pour une prochaine fois…
Un peu plus loin se trouve le musée archéologique, qui présente différentes statues ainsi que des artefacts retrouvés lors des fouilles réalisées sur le sanctuaire d’Asclépios. Il n’est pas très grand mais il y a de jolies choses.
Nous rejoignons ensuite le sanctuaire d’Asclépios, situé un peu plus loin. MiniChou commence à fatiguer et nous mettons alors en œuvre ce qui restera comme la super-technique-de-visite-grecque-de-l’été-2023 : la visite chacun notre tour ^^ Benoît part en premier explorer le site archéologique, pendant que je reste à l’ombre à jouer avec MiniChou. Au programme, du ramassage de petits cailloux, du poussage de poussette, et de l’escalade de gouttière antique (d’accès autorisé, je vous rassure ^^).
Benoît me relaie ensuite et je pars déambuler dans les ruines. Ce sanctuaire, l’un des plus complets de Grèce, était donc consacré au culte d’Apollon Maléatas au VIIIè siècle avant JC, puis d’Asclépios au VIè siècle avant JC. Asclépios (Esculape en latin) était le dieu grec de la médecine, père d’Hygie (déesse de la santé et de la propreté) et de Panacée (déesse de la médecine curative). Des cérémonies rituelles étaient organisées dans ce sanctuaire pour guérir les malades, ainsi que différentes pratiques curatives. C’est dans ce lieu que peu à peu, la croyance en la guérison divine s’est associée à l’art de la médecine. Il y avait des temples bien sûr, mais aussi un sanatorium, des bains thérapeutiques… Je trouve tout cela passionnant, et je passe un bon moment à me balader et à m’imprégner de l’atmosphère de ces lieux chargés d’histoire.
Nous reprenons le bus de 14H pour rentrer et nous nous reposons à l’appartement jusqu’à la toute fin d’après-midi, où nous partons découvrir la « cité engloutie ». Cette cité sous-marine était l’autre raison de notre séjour ici, j’avais repéré cette ancienne cité romaine engloutie mais accessible en snorkeling et je voulais aller voir cela de plus près. Benoît n’a pas été bien long à convaincre ^^ Sur la plage nous sympathisons avec un couple de Grecs, en vacances avec leurs deux fils en bas âge. Nous papotons un moment, ils nous racontent qu’à peine arrivés l’un de leurs fils est tombé malade assez sérieusement ; ils ont dû alors repartir en catastrophe à Athènes, ne parvenant pas à voir de médecin ici. Ils viennent tout juste de revenir, leur fils enfin guéri. Bref, une bonne galère de vacances…
La cité engloutie est effectivement accessible facilement, à quelques dizaines de mètres du rivage. C’est impressionnant de nager au-dessus des murs de ces maisons antiques. Certaines parties des ruines sont recouvertes de sacs plastiques lestés de lourdes pièces, je pense que c’est pour protéger les mosaïques. Benoît avait en effet vu une vidéo disant qu’il y avait des mosaïques, mais nous n’en voyons aucune. Mon coup de cœur est pour un ensemble d’une quinzaine de grandes jarres de terre cuite, c’est incroyable de les voir aussi bien conservées depuis tout ce temps…
Nous retournons dîner dans la même taverne qu’hier soir, c’est toujours aussi bon, puis nous faisons une promenade digestive jusqu’au petit théâtre avant de poursuivre jusqu’au port. C’est déjà notre dernière soirée à Epidaure et nous avons un petit pincement au cœur… Nous avons beaucoup apprécié notre étape ici.