A la découverte du rio de la Plata, à Tigre

Aujourd’hui, direction Tigre, une petite ville sur le delta du rio de la Plata, à une trentaine de kilomètres au nord de Buenos Aires. Nous y allons en train (infos pratiques en bas de cet article). A l’arrivée à Tigre, juste sur le quai de la gare, mon regard est attiré par un petit kiosque touristique. Habituellement on les évite mais là, je ne sais pas pourquoi, on décide de se renseigner. La jeune femme, Séverine, est très sympa, parle français et nous explique qu’elle organise des tours en bateau pour découvrir le delta. C’est loin d’être donné (110 USD soit 96 euros par personne, négociés à 87 euros) mais son bateau est un petit zodiac qui permet d’accéder à des zones du delta que nous ne pourrions pas voir avec le bateau public que nous pensions prendre. Qui plus est ce tour sera totalement privatisé… bref, après quelques hésitations nous décidons de faire ça. C’est un petit craquage budgétaire mais bon, ça fait trois jours qu’on dépense moins de 15 euros par personne et par jour, alors…

Nous partons immédiatement ; dès la sortie du port nous nous retrouvons au cœur du delta, dans de petits rios bordés de maisons. Le delta du rio de la Plata est en effet un delta habité. Il se divise en sept zones ; dans la première zone, la plus proche du continent, vivent environ 5000 personnes. 5000 autres vivent dans les 6 zones restantes. Il n’y a pas de route pour circuler, tous les déplacements et les échanges se font en bateau. Le niveau de l’eau fluctue régulièrement, et les îles sont inondées tous les vingt jours en moyenne. Pour cette raison, les maisons sont soit sur pilotis soit surélevées grâce à des remblais de terrain. Les maisons traditionnelles sont assez simples, en bois. Elles le transmettent de génération en génération dans les familles habitant ces îles. L’endroit est toutefois de plus en plus prisé des Portenos (les habitants de Buenos Aires) en manque de plage et de baignade, et certains se sont fait construire des maisons de vacances sur les îles, participant à la flambée des prix immobiliers dans le secteur. Ces maisons de vacances sont souvent très belles et spacieuses, et situées sur les rios principaux accessibles en bateaux réguliers.

Maison traditionnelle en bois…

… et maison de vacances de Portenos aisés !

C’est très intéressant car  nous voyons comment s’organise la vie dans ces  îles du delta. Il y a des écoles, une boulangerie, un centre culturel… tous desservis par le bateau public. Certains commerçants font régulièrement des tournées en bateau, comme le boulanger ou le glacier. Ils préviennent de leur arrivée avec une sonnerie : quand une sirène de police s’entend, c’est que le glacier arrive !

Le bateau boulangerie

Paillotte – Bar

Le Leroy Merlin local !

Nous déjeunons dans un petit resto au bord de l’eau. Le pichet de smoothie que nous avons commandé me ravit 😉 Nous en profitons pour en savoir plus sur Séverine. Initialement venue ici le temps d’un PVT, elle semble maintenant bien partie pour rester définitivement en Argentine.

Déjeuner avec Severine, notez la bonne descente du pichet !

Après déjeuner nous repartons explorer le delta, cette fois dans des parties plus sauvages. Séverine nous emmène tout d’abord dans un bras de rio qui me rappelle beaucoup ceux de la forêt équatorienne. Il n’y a aucune habitation, uniquement de la végétation. Lorsqu’elle coupe le moteur, les seuls bruits que l’on entend sont les cris des oiseaux et le bruissement du vent dans les feuilles (bon, Benoît me dit qu’on entendait un autre moteur dans fond, mais moi je ne l’ai pas remarqué;-)).

vroooooooooooooom

Cui cui cui

Nous partons ensuite découvrir les nouvelles îles. Ces îles sont sorties récemment de l’eau, par un mécanisme d’accumulation progressive de sable et de sédiments liés aux courants fluviaux. Elles sont couvertes de joncs et bien vaseuses ! Nous accostons, et après nous être déchaussés nous nous baladons sur l’île. Nous essayons d’être les plus silencieux possible pour ne pas effrayer les oiseaux, mais avec l’eau et l’effet succion de la vase ce n’est pas évident ! Nous voyons un héron, des ibis noirs, des aigrettes blanches, des canards sauvages et un échassier. Nous avons également un très beau point de vue sur la skyline de Buenos Aires. Le panorama est splendide, et d’autant plus précieux que je ne pensais pas un jour voir Buenos Aires depuis les marais du delta!

Sur le chemin du retour, Séverine nous montre Santa Monica, une grande île privatisée où un promoteur américain a construit de superbes villas. Celle tout au bout de la parcelle, avec personne devant et la vue sur la skyline de Buenos Aires, me fait rêver ! Lorsque nous nous rapprochons de Tigre, nous croisons un cimetière de bateaux, avec plusieurs bateaux remplis de végétation.

Vue sur Buenos Aires

LA villa de Santa Monica !

Ce bateau dont la coque était en béton, est maintenant échoué, et les arbres poussent dessus.

De retour à Tigre, après avoir dit au revoir à Séverine,  nous faisons un petit tour en ville. Nous passons devant les clubs de rame suisse et anglais – ici la rame est une grande activité ! – avant d’aller flâner dans la zone portuaire, au Porte de los frutos. Autrefois marché aux fruits et légumes, l’endroit est devenu une grande zone commerciale avec boutiques et restaurants. Ce n’est plus authentique du tout, mais le lieu reste sympa !

Nous reprenons ensuite le train pour Buenos Aires ; nous pensions aller danser un peu le tango ce soir, mais nous sommes fatigués alors on se contente d’acheter quelques empanadas et de rentrer chez nous !

Infos pratiques pour se rendre à Tigre depuis Retiro (Buenos Aires) : prendre le train de la ligne Mitre jusqu’au terminus (Mitre, donc ;-)) puis traverser le pont couvert à pied jusqu’à la station Maipu et prendre le Tren de la Costa jusqu’à Delta, son terminus. Le premier train (11 pesos) peut se payer en bipant directement la carte de transport Subte, pour le deuxième (17 pesos) il faut acheter un ticket (dont le prix peut être déduit de la Subte). Il existe également une ligne de train directe Retiro-Tigre, actuellement fermée, et des bus mais tout le monde nous a dit qu’ils étaient très peu pratiques et longs.

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9 réflexions sur “A la découverte du rio de la Plata, à Tigre

  1. sous d'autres longitudes dit :

    C’est toujours intéressant de découvrir des façons de vivre complètement différentes. Dommage que les intérêts économiques et touristiques prennent le dessus, surtout pour la population locale. Profitez bien!

    • Oui, c’est clair… Après, notre guide nous disait que les maisons des locaux étaient souvent transmises de génération en génération, et installées sur des bras de rios moins développés (donc qui intéressent mois les investisseurs non locaux), alors pour le moment cela reste gérable… Mais c’est à surveiller !

  2. Coralie dit :

    Coucou !
    Quelle belle balade, entre la nature sauvage, les maisons traditionnelles, le mode de vie atypique et les jolies villas qui font rêver ! Et marcher sur des îles « nouvelles » ce n’est pas tous les jours 🙂
    Bises

  3. Loupiot dit :

    Il a l’air sympa le boulanger !!

  4. Géraldine dit :

    Cette balade a l’air géniale !
    Voilà qui me donne encore plus envie d’aller à Buenos Aires. Et cette vue, depuis les marais… et ces maisons en bois avec verrières… j’en ferai bien mon lieu de villégiature 😀

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