Fini le bateau – enfin, on aurait pu mais c’était vraiment hors budget car il fallait en privatiser un – c’est en minibus que nous rejoignons Luang Prabang. Les quatre heures de route se font bien et après la traditionnelle recherche de logement nous posons nos valises dans une petite guesthouse plutôt mignonne, où nous réservons d’emblée pour deux nuits.
J’avais passé six jours à Luang Prabang en 2012, et la ville n’a pas tellement changé depuis. Quelques hôtels de charme supplémentaires sont apparus et les bords de Mékong ont été un peu réaménagés, mais en dehors de cela je reconnais bien les lieux. Luang Prabang est toujours aussi agréable et facile à visiter, cela nous rappelle Chiang Mai. Disons que pour l’authenticité laotienne on repassera, mais que pour buller quelques jours entre hôtel confortable, nourriture variée et balades tranquilles en ville et dans les environs, c’est juste parfait. Nous retrouvons avec joie les petits stands de nourriture variée comme en Thaïlande, et nous nous régalons de jus de fruits frais pressés, de sandwichs à l’avocat et de rouleaux de printemps. Notre seule déception gustative sera pour le marché de nuit… On y trouve des stands de type « buffet » où l’on peut remplir son assiette pour 10 000 ou 15 000 kips (environ 1,5 euros), et j’y avais pris mes quartiers en 2012. J’y amène donc Benoît le premier soir, on se sert et on commence à manger… lorsque je vois Benoît blêmir face à un asticot gigotant sous un légume. Petite pause citation dans le texte pour vous retranscrire au mieux la situation via ce cri de désespoir de Benoît face à un vermisseau tentant désormais de fuir discrètement sur le bord de son assiette…
« Ah, si seulement il avait été cuit, ça aurait été autre chose, mais là… »
Bref, cela nous coupe l’appétit ! Nous parvenons à nous faire rembourser l’assiette et nous filons vers des horizons moins véreux 😉 Cela corrobore plusieurs récits de voyageurs ayant été malades après avoir mangé au marché de nuit. Les soirs suivants nous nous contenterons de profiter des jolis stands du marché de nuit, en mangeant ailleurs, pas fous !

Le superbe marché de nuit de Luang Prabang, devant le non moins superbe temple abritant le Bouddha d’Or, dans l’enceinte du Palais Royal
La ville est très arborée et fleurie, c’est très agréable. Les boutiques sont jolies et donnent envie d’y entrer, quant aux bords de Mékong il est toujours aussi agréable de s’y promener. Nous marchons pas mal en ville, flânant d’un temple à l’autre, ou plutôt d’un parc de temple à l’autre 😉 Dans l’un des temples se tient une jolie expo photo sur la méditation à Luang Prabang. Nous entrons également dans l’Institut français, ancien logement du directeur de l’école primaire dans les années 1950. Pierre Desproges y passa d’ailleurs une partie de son enfance, son père étant alors directeur de l’école. Le bâtiment est jolie en revanche les dessins affichés à l’intérieur nous étonnent… Les enfants ont illustré des mots français dont nous trouvons le choix étrange : “tap-tap”, “vigousse”, “fada”… Je fais aussi un tour du côté de l’étang de Boua Kang Bung, un quartier étonnant de Luang Prabang où de petites maisons sont bâties autour d’étangs marécageux. Entre deux balades nous faisons des pauses jus de fruits frais et/ou pâtisseries françaises –il y a plusieurs chouettes pâtisseries ici – bref c’est la belle vie 😉

… et l’école attenante, dans la cour de laquelle la marchande de glace vient directement s’installer. Normal !
Nous empruntons également le pont de bambou qui traverse le fleuve afin d’aller voir Ban Xangkhong, un village spécialisé dans le tissage (soie et coton) et dans la fabrication de papier artisanal avec inclusions de fleurs et de feuilles séchées. On résiste comme on peut, mais nous ferons tout de même quelques emplettes au marché de nuit !
Le premier soir nous assistons à la projection en plein air du film Chang, un documentaire américain de 1927 absolument passionnant sur la vie d’une famille de paysans dans la jungle du Siam. Les deux réalisateurs (Cooper et Schoedsack) ont vécu dans la jungle durant 18 mois pour réaliser ce film… avant de réaliser, quelques années plus tard, le fameux King Kong. Le film est projeté jusqu’en octobre 2016 tous les soirs dans deux hôtels de la ville (à 19h au Sanctuary Hotel, à 19H30 au Victoria Xieng Thong Palace) et vraiment on vous recommande d’y aller.
Le deuxième soir nous grimpons au sommet du mont Phousi pour voir le coucher de soleil, nous ne sommes pas tous seuls et la brume rend le spectacle un peu décevant. Une fois de plus le soleil se dissout dans les nuages sans véritablement se coucher. Nous testons ensuite l’Utopia, un bar atypique en bord de Mékong où les Monaco citron – colorés en vert, St Patrick oblige – descendent tous seuls 😉
Le dernier matin nous mettons le réveil à 5H30 pour aller assister à l’aumône des moines ; tous les moines sortent des temples pour aller mendier leur nourriture, en longues processions orange. Autant en 2012 j’avais été frappée par le peu de respect de certains touristes qui gênaient la procession pour prendre des photos voire toucher les moines, autant cette fois je trouve qu’il y a beaucoup moins de monde et que les gens gardent leurs distances. Nous avons vu plusieurs affiches en ville insistant sur l’importance de respecter cette cérémonie religieuse, ceci explique peut-être cela.
Nous quittons Luang Prabang très contents de cette étape. J’avais beaucoup aimé cette ville lors de mon séjour en 2012 et cette impression s’est confirmée lors de ce deuxième séjour. Quant à Benoît il a lui aussi été conquis. Nous nous disons juste qu’un jour il faudra qu’on y retourne en budget « vacances » et pas TDM, certains hôtels de charme nous ont vraiment fait de l’œil ! En tout cas pour qui veut découvrir le Laos sans trop sacrifier son confort, c’est vraiment une étape idéale…
En ce qui nous concerne le confort attendra encore un peu, nous quittons Luang Prabang pour Vientiane en bus de nuit, option « VIP » s’il vous plaît ! Cela sonnait bien sur le papier, dans la vraie vie l’inscription en gros sur le pare-brise « KING OF BUS » instille un sérieux doute dans nos esprits, et la découverte de nos couchettes doubles crasseuses au lieu des mignonnes couchettes individuelles comme celles que j’avais eues en 2012 achève de détruire nos espoirs. Enfin, nous devons être cyniques car certains gardent malgré tout un optimisme à toute épreuve, l’un des passagers se met à chercher le signal wifi du bus, ce qui à défaut d’aboutir aura le mérite de nous faire rire 😉
Ha la belle Luang Prabang ☺ Nous avions adoré aussi, le marché de nuit, les jolies boutiques où il est si dur de résister, les pâtisseries françaises, les beaux temples… On a moins apprécié le buffet dégueu pour baroudeurs fauchés et les couchers de soleil dans la brume, qu’est-ce que nous avions pu être frustrés ! Ce doit être la saison qui veut ça, nous y étions en mars aussi, peut-être les brulis… ho et les bus VIP, horrible hahahaha !! Bon et par contre, je n’ai jamais réussi à trouver l’Institut français, je m’étais complètement perdue !
Grosses bises 😉
Je vois que nos expériences ont été proches 🙂 Luang Prabang est vraiment une destination agréable… Bisous !
Ne seraient ce pas plutôt des poules qui ont mangé des flamands (roses) qui eux mêmes ont mangé des crevettes ?
Didier (toujours en recherche d’infos essentielles)
Ah mince, peut-être, si. Tu instilles le doute en moi, tiens.
C’est peut-être une des étapes qui me donne le plus envie depuis le début au Laos ! Sans doute le mix entre le Mékong, les marchés, les points de vue et les traditions religieuses et artisanales 🙂
Mais du coup je pars en quête du pourquoi du comment de ces oeufs roses, c’est beaucoup trop intriguant ahaha !
Apparemment ce sont des poules nourries à la pâte de crevettes…
Quant à Luang Prabang, c’est une bonne introduction en douceur au
Laos. Ce n’est pas la ville la plus “authentique” (j’aime de moins en moins ce mot, mais je ne sais pas trop comment dire autrement), mais il y fait bon flâner quelques jours…