« J’y allai en rêvant, rêveur j’en revins, et ce rêve, rêveur, me tient » – Robert Wace, à propos de la fontaine de Barenton
Nous dormons merveilleusement bien dans notre petit gîte, qu’est-ce que ça fait du bien… Nous sommes tellement bien installés que nous décollons finalement bien plus tard que prévu, non sans avoir encore dû lutter contre les chats sauvages. Je dois dire que Benoît a vaincu par KO grâce à
deux armes fatales : tong + bol d’eau froide ! (Je précise tout de même qu’aucun chat n’a été blessé, ils ont juste vu qui était leur maître ;-))
Une fois les chats suffisamment effrayés pour ne plus nous embêter nous rechargeons la voiture et reprenons la route… C’est qu’il nous en reste, des choses à découvrir ! Nous commençons par une bonne petite balade à la découverte de la fontaine de Barenton, l’un des lieux légendaires de la forêt de Brocéliande. C’est notamment ici que se seraient rencontrés et charmés Merlin et Viviane. Aujourd’hui, cette fontaine est marquée par sa simplicité, quelques pierres la constituent, et un peu plus loin se trouve une plus grande pierre plate, ancien couvercle de la fontaine. On dit qu’arroser cette pierre avec l’eau de la fontaine aurait le pouvoir de déclencher un épouvantable orage… et le courroux du Chevalier Noir, gardien de la fontaine. Nous n’avons pas eu le cran de tester 😉 L’eau de la fontaine est agréablement fraîche, et de temps en temps de petites bulles se forment à sa surface lorsqu’un peu de méthane s’échappe. Si l’on arrive à faire un vœu au même moment que des bulles ne se forment, il paraît que le vœu sera exaucé…
Les différents sites que nous n’avions pas eu le temps de découvrir sont assez éparpillés et nous faisons ensuite pas mal de voiture. Ces petites routes de campagne sont bien jolies, et bien calmes… Nous longeons des champs, de la forêt, et de temps un temps un petit village qui semble comme endormi.
Notre arrêt suivant est à Néant sur Yvel, où nous découvrons la chapelle de Kernéant et ses quatre énormes chênes creux. L’histoire de ces chênes est un peu particulière, puisqu’entre 1940 et 1944 ils ont abrité quatre jeunes gens (un prisonnier évadé et trois réfractaires au travail obligatoire en Allemagne), qui ne furent jamais pris.
Nous poursuivons nos visites sur le thème des arbres, avec le chêne à Guillotin ou chêne Eon. Ce chêne creux a plus de mille ans et est spectaculaire avec son large tronc, qui fait près de 10 mètres de circonférence ! Cela me rappelle les séquoias géants de Californie… C’est fou de se dire que cet arbre a traversé les siècles comme cela. Son nom vient de l’abbé Guillotin, né en 1750 à Concoret, le village voisin. On raconte que ce prêtre réfractaire, alors poursuivi par des révolutionnaires, se serait caché au creux de cet arbre. Lorsque les soldats passèrent près du chêne, le trou était camouflé par une belle toile d’araignée intacte, laissant penser qu’il n’y avait personne à l’intérieur. L’abbé raconte que ce serait Notre Dame de Paimpont qui se serait transformée en araignée pour le protéger.
Nous visitons ensuite la chapelle du Graal, à Tréhorenteuc. Cette chapelle mérite le détour, tant pour ses vitraux que pour sa très belle mosaïque. Les symboles contenus dans les vitraux et mosaïques sont expliqués par des panneaux, c’est très intéressant.
Notre dernier arrêt est encore un arrêt sylvestre… Il y en a de beaux arbres par ici ! Cette fois il s’agit d’un châtaignier de 400 ans, au tronc orné de bandes verticales. Ce n’est pas le plus simple à trouver, je vous laisse juger : « Au niveau de l’étang, tournez à droite après le lavoir, le châtaignier se trouvera en bordure de route entre deux maisons », mais Benoît se débrouille comme un chef.
C’est sur cette dernière découverte que se termine notre (re)découverte de la forêt de Brocéliande. Nous déjeunons sur le pouce à Plélan-le-Grand – nous nous serions bien fait un petit resto, mais il est 14H et tout est fermé, alors on se rabat sur la boulangerie ! Le chemin du retour se fait plus facilement que nous ne pensions, nous avons étonnamment peu d’embouteillages même en arrivant sur la région parisienne.
Nous sommes rentrés ravis de ce petit road-trip qui nous a permis de nous plonger durant trois jours dans la magie de Brocéliande. Le fait d’être en voiture nous a permis une grande liberté, aussi bien dans la découverte des sites que pour les hébergements. Le point négatif, c’est que comme nous n’avions rien réservé du tout nous avons perdu pas mal de temps à chercher nos hébergements. Mais bon, nous avions le temps… et nous avons énormément apprécié le petit gîte de la dernière nuit. Cela nous a donné envie de nous refaire un week-end au vert dans un gîte du même genre, mais version 100% farniente !