Jeudi je me lève tôt tôt et je prends le train direction Potsdam, connu comme le « Versailles prussien ». C’est ainsi qu’une heure de train puis un quart d’heure de bus plus tard, je me retrouve face à l’un des clous de la ville : le château de Sans Souci. Bâti entre 1745 et 1747 dans un style rococo, il s’agit de l’ancien palais d’été du roi de Prusse Frédéric II. C’était en fait une résidence privée du roi, qu’il a fait bâtir pour s’y détendre loin de la cour. Il y conviait ses proches, dont Voltaire, et on y parlait le français… d’où le nom de ce palais !
La visite du château est obligatoirement guidée ; j’ai le choix entre un guide allemand ou un audioguide en français, le choix est vite fait ! Même si mon allemand s’améliore depuis que je suis ici, je suis trèèèèès loin de suffisamment le comprendre pour suivre une visite entière… La visite est ultra-cadrée – oserais-je dire « à l’allemande » ? 😉 – puisque une personne du musée nous accompagne et ouvre et ferme les portes à mesure de l’avancement de l’audioguide. Pas question donc de musarder en chemin ! L’intérieur du château est très beau avec des dorures, du mobilier, des tableaux… C’est différent de Versailles, mais c’est beau aussi !
Le parc qui entoure le château est immense, et je passe trois heures à crapahuter de droite et de gauche afin d’en voir les différentes curiosités : obélisque, mausolée de Frédéric II, pavillon chinois, thermes romains, château de Charlottenhof au charme campagnard, gigantesque Neues Palais, belvédère, Orangerie, jardin botanique… Tous ces édifices sont en tout cas nichés dans un bien bel écrin de verdure ! Certes, les massifs sont bien moins beaux qu’ils ne doivent l’être en été et les fontaines ne fonctionnent pas, mais l’ensemble dégage tout de même un charme bien perceptible et me plaît beaucoup. Je ne vois pas le temps passer !
Avant de partir je vais jeter un coup d’œil aux «ruines antiques », sur la colline en face du château. Les ruines romaines étaient considérées comme le summum du romantisme, et il était inimaginable de construire un aussi beau château sans avoir les petites ruines qui vont bien en face – ruines construites de toute pièce of course, mais bon !
C’est à pied que je retourne dans le centre-ville, pas si loin que ça finalement. Le centre-ville a été très endommagé lors de la seconde guerre mondiale, et il subsiste très peu de bâtiments antérieurs au XXè siècle. Malgré cela, avec ses petites rues pavées, ses maisons basses et ses boutiques, Potsdam est une ville bien agréable…dont le centre, rénové en 1989, est classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. J’ai un coup de cœur tout particulier pour le quartier hollandais, avec ses maisons dans le style flamand, ainsi construites pour attirer les émigrants hollandais. Bref, Potsdam, ça me gagne !

Vue sur la place la plus ancienne de Potsdam : l’église St Nicolas, l’obélisque et l’ancien hôtel de ville ont résisté aux bombardements
Je marche là encore pas mal, et puis je me pose pour déjeuner dans un petit resto turc. Il y a beaucoup d’immigrants venant de Turquie en Allemagne, du coup les restos turcs fleurissent à tous les coins de rue. A moi le sandwich avec les falafels… c’est bon, mais tout de même pas autant que ceux de NY (spéciale dédicace aux lecteurs qui ont testé avec moi THE resto libanais ;-))
De retour à Berlin je termine la journée par un tour à la Nouvelle Galerie Nationale, un musée d’art moderne que j’avais repéré dans mon guide. Je pensais que c’était gratuit le jeudi soir, mais en fait les nocturnes gratuites ont été supprimées depuis deux ans, oui, oui, le guide était super à jour 😀 Du coup j’achète ce soir le Museum Pass, qui permet un accès illimité durant trois jours à l’ensemble des musées d’Etat de Berlin. Avec ma carte d’étudiante ce n’est vraiment pas cher : 9,50 euros.
Le musée s’avère très intéressant. La collection permanente est riche, variée et bien présentée. Il y a notamment pas mal d’Andy Warhol, j’en profite… Quant à la collection temporaire, il s’agit d’une exposition de statues antiques dans une immense salle entièrement vitrée donnant sur la ville à 360°. Les statues sont ainsi mises en valeur d’une façon peu habituelle, cela change et me plaît beaucoup !
Je retrouve ensuite Daniel et des amis à lui ; ce soir, c’est cuisine thaï à la maison ! Daniel a pris des cours de cuisine lors d’un récent voyage en Thaïlande, et nous nous lançons dans le pad thaï homemade. Cela me rappelle des souvenirs… On se régale, on papote et on rigole bien !