De J304 à J305 : Luang Prabang, partie 2 : Aumône, temples et cascades de Kuang Si (12 et 13 septembre 2012)

Mercredi matin, je me lève à 5H45 afin d’aller assister à une cérémonie caractéristique de Luang Prabang… J’ai nommé la cérémonie de l’aumône. Tous les matins, entre 5H30 et 6H30, les moines de Luang Prabang sortent en effet mendier leur nourriture dans la rue, comme le faisait le Bouddha. Vêtus de leurs toges orange, ils sortent en longues processions des monastères et envahissent les rues de la ville. Les gens leur donnent du riz, parfois des fruits. Tout est calme dans les rues, et l’atmosphère est à la ferveur… sauf pour un ou deux photographes acharnés, comme toujours, et qui ne trouvent rien de mieux que se jeter pile devant les bonzes, en leur collant leur Reflex flambant neuf sous le nez (à croire qu’ils n’ont pas de zoom…. ?) Enfin, quoi qu’il en soit cela reste une bien belle cérémonie, empreinte d’un je-ne-sais quoi qui la rend indescriptible.

Sur le chemin du retour je tombe par hasard sur le marché du matin, qui se tient dans une petite ruelle pas loin de mon hôtel. Il y a surtout des légumes, et un peu de viande et de plats cuisinés. Il y a étonnamment peu de choix en termes de fruits : bananes, oranges et gros pamplemousses verts principalement. Il est à peine 6H30 mais l’activité bat son plein !

Marchandes de poules…

… et les petits crabes !

Je termine ensuite ma nuit à l’hôtel – c’est bien les vacances… ! –  avant de ressortir. Aujourd’hui j’ai décidé de sauter le pas et de me louer… un vélo. J’en avais envie depuis longtemps, et là c’est l’occasion d’autant plus que le trafic à Luang Prabang est très raisonnable. Une petite négociation plus tard (il y a des choses qui ne changent pas…) j’enfourche donc mon fidèle destrier du jour ! Je commence par un tour en ville, le long du Mékong puis de la Nam Ou. Je déjeune le  long de la rivière.

La Nam Ou, qui se jette peu après dans le Mékong

Je décide ensuite de sortir de la ville pour aller à Ban Phanom, un village voisin réputé pour son activité de tissage. Je me perds un peu mais finalement une dame me remet sur la bonne route. Oui, mais… le premier village que je traverse est vraiment mort, sans aucun métier à tisser à l’horizon, du coup je continue ma route… route qui se transforme rapidement en chemin de terre avec des travaux.  Je réalise alors que je suis certainement allée trop loin, et que je dois être à côté de la tombe d’Henri Mouhot, le Français qui a « découvert » les temples d’Angkor. Le chemin est difficilement praticable à vélo, et au bout de 2 kms de montagnes russes sur un chemin défoncé je laisse tomber, et retourne au village. Bingo, c’était bien celui que j’avais vu… et il est bel et bien désert 😀 Tant pis pour les tisserandes donc (ce n’est pas comme si je n’en avais jamais vu, hein…), et à la place je fais un tour dans les petites ruelles toutes calmes. Je découvre un petit temple, ainsi qu’un café où j’achète un Coca bien frais, c’est qu’il fait chaud ici !

Le temple de Ban Phanom

L’une des petites rues du village

Je m’arrête ensuite au Wat Paphonphao Vanaram, un temple perché sur une colline entre Ban Phanom et Luang Prabang. Je l’avais repéré lorsque j’étais montée au mont Phousi, on le voyait très bien dans son écrin de verdure. Il y a des travaux à l’intérieur mais on peut tout de même le visiter. Certaines fresques décrivant l’Enfer sont particulièrement dissuasives… Quant à la vue sur Luang Prabang, elle est sympa mais parfois un peu bouchée par les arbres.

L’Enfer…

Vue sur Luang Prabang

Je musarde sur le chemin du retour, m’arrêtant tantôt dans un petit temple, tantôt au bord de la rivière… La liberté et la rapidité que procure le vélo sont décidément bien appréciables.

Sur l’ancien pont, interdit aux voitures

Après une petite pause à l’hôtel je repars en vadrouille cycliste, vers l’ouest de la ville cette fois. Mon objectif, les cascades du « kilomètre 3 », comme mon guide les appelle. Le début de la route est un peu galère car il y a pas mal de circulation et que je dois donc être très vigilante. Au bout de quelques kilomètres cela se calme, et je me retrouve à pédaler en pleine campagne sur une route bitumée mais quasiment déserte. Je suis entourée de champs et de bananiers à perte de vue, c’est très sympa avec la lumière rasante de cette fin de journée. Quant aux cascades, ce sont plutôt de petits rapides… Il y a quelques familles qui sont installées au bord de l’eau, certaines femmes se lavent dans la rivière.

Les (mini) rapides !

Une rencontre inattendue au bord de la rivière…

Sur le chemin je m’arrête pour jeter un œil à une grande salle de réception, située au bord de la route… ça a l’air d’être « the place to be » pour organiser ses grandes célébrations ! Je fais ensuite un tour dans une grande fête foraine installée non loin du centre, il y a de l’animation…

Notez le petit train en forme de tank…

Je rends le vélo sans encombre, je suis rudement contente de m’être lancée dans cette location ! A refaire absolument… il faut juste trouver des endroits où la circulation n’est pas trop dangereuse. Je retrouve ensuite Jessie pour aller dîner au marché de nuit avant de faire un tour entre les différents stands… Je prends mes petites habitudes ici !

Jeudi matin je continue les visites avec le Wat Xieng Thong, le plus ancien temple de Luang Prabang. Fondé en 1560, c’est l’un des seuls temples à avoir été épargné par les Pavillons Noirs en 1887. Après deux mois et demi en Asie, je dois dire que je sature un peu des temples… Mais celui-ci vaut vraiment le détour, en particulier pour sa belle facture ancienne. L’intérieur comme l’extérieur des bâtiments sont très ouvragés, souvent dorés à la feuille d’or, ou bien décorés de mosaïques japonaises (plus récentes, elles, et représentant des scènes de la vie quotidienne). L’un des pavillons abrite un très beau Bouddha couché en bronze, très fin, qui a été exposé à Paris lors de l’Exposition Universelle de 1931.

Détail d’une fresque

Le Bouddha couché présenté à Paris en 1931

L’après-midi je pars en excursion direction les chutes d’eau de Kuang Si, à une trentaine de kilomètres de Luang Prabang. Et là, vous me croirez si vous le voulez… alors que cela fait 4 jours qu’il fait un temps superbe, il se met à pleuvoir pile poil lorsque nous arrivons aux cascades. Grrrr ! Bref, le maillot reste dans le sac… et à la place je crapahute autour des cascades, qui sont situées dans un grand parc. Je commence par dire bonjour aux ours sauvés des braconniers et qui ont trouvé une nouvelle maison ici…

Puis je continue dans le bestiaire, croisant en l’espace de de dix minutes une énorme araignée, puis un serpent bien trop vert pour être honnête. La jungle, ça vous gagne ! (ou pas…)

Je me promène le long des cascades, de plus en plus grandes, jusqu’à la dernière qui ets vraiment impressionnante. Elle est bien plus haute que ce à quoi je m’attendais, et cela me rappelle – non sans une certaine émotion – toutes les balades que nous avons faites en NZ pour aller voir des cascades, parfois improbables, mais souvent jolies. Ce point de vue intermédiaire restera sans aucun doute le plu beau de la balade, car on voit vraiment les grandes chutes d’eau qui se précipitent vers le sol.

Les chutes d’eau principales

Il me reste un peu de temps alors je monte jusqu’au sommet des chutes d’eau. Ça glisse et c’est bien gadouilleux, je me sens un peu comme Mimi cracra ! Je termine d’ailleurs la balade en chaussettes, sous peine de tuer mes chaussures à un mois du retour… La vue tout en haut est finalement assez décevante, car il est impossible d’accéder au point de départ de la chute, tellement c’est inondé.

Derrière la petite barrière, le haut des chutes… mais je ne m’aventure pas plus près.

Je suis la dernière à monter dans le bus, pourtant je suis à l’heure… enfin, à « mon » heure, puisque mon voisin australien m’informe que le guide avait dit à certains qu’il fallait être au bus à 15H30, alors qu’il avait dit 16H à d’autres (dont moi).

Sur le retour nous nous arrêtons dans un village Hmong, où on nous présente l’artisanat classique. C’est toujours assez triste de visiter ce genre de village, où les gens sont à la fois visiblement très pauvres, mais pourtant touchés par la société de consommation, vu le nombre de paraboles qu’il y avait dans le village ! Le tourisme est clairement leur seule source de revenus.

Parabole, quand tu nous tiens…

Le soir je dîne toute seule au marché de nuit, Jessie étant passé me chercher à… 17H30 pour aller manger, ce que j’ai poliment décliné 😉

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4 réflexions sur “De J304 à J305 : Luang Prabang, partie 2 : Aumône, temples et cascades de Kuang Si (12 et 13 septembre 2012)

  1. Benoit dit :

    La cérémonie de l’aumône, a l’air bien intéressante.

    C’est cool pour le vélo ! Pas trop de courbature après?

  2. Aucune courbature ! A priori je remets ça dans quelques jours, dans les 4000 îles (tout au sud du Laos).

  3. Martin dit :

    Belles chutes! Je t’imagine bien crapahuter en chaussettes pour atteindre le sommet de chutes dont finalement tu ne peux t’approcher… Le vocabulaire a dû être à la hauteur du serpent : haut en couleurs!!! 😉

    Les petits moines sont vraiment adorables en tout cas!

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