« Devant la vieille pagode de Moulmein qui regarde paresseusement la mer, une Birmane se tient assise, et je sais qu’elle pense à moi » – Rudyard Kipling
C’est en bateau que nous quittons Hpa-An pour rejoindre Mawlamyine, capitale de la colonie britannique de 1827 à 1852. Autrefois port important, Mawlamyine semble aujourd’hui comme assoupie le long du fleuve Salouen, et les ruines des bâtiments coloniaux sont tout ce qui perdure du passé britannique de la ville.
Nous aimons beaucoup les ambiances un peu nostalgiques des villes qui ont perdu de leur superbe au cours du temps, et Mawlamyine ne fait pas exception à cette règle. Nous nous baladons entre les anciens bâtiments coloniaux, le plus souvent en ruine, et notre imagination prend le relais…
De la période coloniale subsistent également plusieurs églises, plus ou moins bien entretenues, que je prends grand plaisir à visiter. La ville compte également plusieurs mosquées et bien entendu tout un tas de pagode et de monastères – il y a même une « colline des pagodes » depuis laquelle la vue sur la ville et le fleuve est très belle. L’un des monastères abrite un étonnant Bouddha de bambou.
Le centre de Mawlamyine, et notamment le quartier du marché, est très animé et je passe un bon moment à m’y balader durant notre séjour. On y trouve de tout, des fruits, de la pâte de poisson, des vêtements… Un vrai marché comme je les aime.
Le dernier jour je prends le bateau jusqu’à l’île du Lavage des Cheveux (dans le texte), une toute petite île sur laquelle se trouve un monastère et tout plein de stûpas enfouis dans une végétation luxuriante. L’île porte ce nom car elle possède un puits sacré dans lequel les futurs rois venaient laver leurs cheveux afin de les protéger dans leurs fonctions à venir. La balade est très sympa, mais comme trop souvent en Birmanie l’accès au puits est interdit aux femmes… Il y a encore de la marge de progression niveau égalité des sexes par ici !
Mawlamyine rime également avec liberté pour nous, nous louons en effet un scooter afin d’aller explorer les environs à notre rythme… Nous ferons au final plus de 100kms dans la journée, Benoît s’est surpassé (on est des escargots de la conduite automobile et de deux roues, il faut le savoir ;-)). Nous découvrons ainsi les trois rochers d’or de Nwa La Bo, qui sont empilés dans un équilibre improbable depuis le début du Xè siècle. C’est un lieu de pèlerinage important car le rocher du milieu contiendrait des reliques de cheveux du Bouddha. Nous n’aurons pas le temps d’aller voir le Rocher d’Or de Kyaik-Hti-Yo, alors ces trois rochers-là feront office de remplacement 😉 Rien que la montée jusqu’au site vaut le détour, elle se fait dans de gros camions qui cahotent comme pas possible, pour un peu on se croirait sur une attraction de fête foraine.

En chemin, des flamboyants rouges ET orange ! Lorsque je retournerai à la Réunion, je pourrai frimer ^^
Nous profitons également du scooter pour aller voir les Bouddhas Win Sein, réputés être les plus grands Bouddhas couchés du monde. Un seul est achevé (enfin presque), le deuxième ne possède pour le moment qu’une tête. La différence avec la France nous frappe une fois de plus, on peut sans problème se balader entre les échafaudages et dans les pièces en construction. Tout le monde ne peut pas se targuer d’avoir une photo de l’intérieur du corps de Bouddha ! En tout cas les dimensions des Bouddhas sont pharaoniques… A l’intérieur on trouve un genre de petit musée où des scènes en lien avec le bouddhisme sont représentées.
Nous quittons Mawlamyine le mardi 3 mai au matin, afin de rejoindre Yangon d’où nous partons le 4 pour l’Indonésie. Nous testons pour l’occasion un nouveau moyen de transport : le train !
[…] Nos trois jours à Mawlamine, une ville coloniale à l’atmosphère surannée : c’est par là […]