La nuit est bonne mais courte, puisqu’il est à peine 5 heures lorsque nous arrivons à Lao Cai, où une dame nous attend comme prévu avec un petit panneau. Nous attendons un peu les voyageurs du train suivant, puis un minibus nous conduit à Sapa.
Nous nous installons au Summit Hotel, où nous passerons notre première nuit. L’hôtel est prévu pour les groupes et l’organisation est très (trop ?) rodée, avec par exemple un système de vouchers pour les repas. Enfin, on ne se plaint pas, le petit-déjeuner buffet n’est pas mal et la chambre est d’un meilleur standing que celles dans lesquelles nous dormons habituellement ! Le jardin de l’hôtel est particulièrement agréable, avec ses balancelles donnant sur les montagnes embrumées.
Une bonne douche plus tard nous partons pour notre balade de la journée, en direction du village de Cat Cat. Notre guide s’appelle Gon (comme le petit dragon !), elle a tout juste 18 ans et fait partie des Hmongs noirs, l’une des nombreuses minorités ethniques qui peuplent le nord du Vietnam. Les femmes sont facilement reconnaissables à leur tenue de couleur sombre avec des broderies colorées, et à leurs guêtres en velours.
Nous sommes sept dans notre groupe mais nous avons bien du mal à discuter avec les autres, chacun reste un peu dans son coin. Nous traversons Sapa pour arriver sur la route menant à Cat Cat. Les paysages autour de nous sont très chouettes, de vertes montagnes avec des pins et des rizières. Les rizières ici sont particulièrement jolies car construites en terrasses, cela nous rappelle un peu les terrasses incas que nous avions vues au Pérou. Côté météo nous sommes vernis, le soleil brille et il n’y a pas l’ombre d’un nuage de pluie à l’horizon. Seul bémol, il y a énormément de touristes.
Le village de Cat Cat en lui-même est de prime abord un peu décevant. Pour l’authenticité, on repassera… La rue est principale est bordée exclusivement de gift shops et autres boutiques d’artisanat, et nous sommes assaillis de toutes parts par les « you look ? you buy ? » des marchandes en costume traditionnel. Le village est construit sur plusieurs niveaux, et lorsque nous arrivons tout en bas nous avons quand même le plaisir de découvrir de belles cascades avec un joli pont. C’est mignon comme tout.
Nous avons un peu perdu notre groupe en chemin, du coup à peine sommes-nous arrivés en bas du village que notre guide donne le signal du départ. Oui, mais… il y a un spectacle de danse traditionnelle (Ben’s note : gratuit, lol) qui commence dans 10 minutes ! Nous prévenons donc notre guide que nous rentrerons seuls à l’hôtel, ce qui n’a pas l’air de la traumatiser. Le spectacle est très sympa, nous avons bien fait de rester. Nous sommes hyper bien placés, et nous avons la mezzanine du petit théâtre pour nous tout seuls !
Nous n’avons pas de peine à trouver notre chemin pour le retour, c’est l’avantage des coins touristiques… Tout le monde va au même endroit ! Maintenant que nous sommes descendus dans le village, il faut remonter, et mine de rien ça grimpe.
Nous arrivons à l’hôtel pile poil pour ne pas rater l’heure du déjeuner (il y a une heure sur les vouchers, et après l’heure, ce n’est plus l’heure… !). Là encore le déjeuner est plutôt bon, nous avons le choix entre une vingtaine de menu et nous trouvons tous les deux notre bonheur. Nous déjeunons dehors face aux montagnes, nous sommes bien contents d’être venus ici… Cela nous change de la ville.
L’après-midi c’est quartier libre, et nous en profitons pour aller nous balader dans Sapa. Demain se tient le grand marché ethnique du samedi, marché lors duquel toutes les ethnies se retrouvent à Sapa afin de vendre et d’acheter des marchandises. Elles commencent tout doux à arriver, et la place principale de la ville commence à se colorer d’étoffes chatoyantes et de tenues toutes plus belles les unes que les autres.
Nous visitons rapidement l’église avant d’aller faire un tour au marché central, comme toujours très animé. Pour la première fois nous voyons de la viande de chien, enfin, on pense, au vu de l’aspect des pattes juste à côté. Globalement la partie boucherie nous rappelle une fois de plus pourquoi même Benoît est végétarien ici…
Nous dînons à l’hôtel avant de ressortir faire un tour dans Sapa by night. Le marché ethnique commence à battre son plein… Au détour d’une rue nous tombons sur un cours de salsa complètement surréaliste. Dans une cour bétonnée, sous la lumière crue d’un néon, les couples de tous âges – souvent deux femmes – dansent au son d’une vieille chaîne hifi. C’est gracieux, c’est improbable, c’est beau ! Nous nous arrêtons pour les regarder et elles nous prient de se joindre à elles… Cela nous motive pour nous mettre à la salsa l’année prochaine !
Nous terminons cette soirée en beauté par le visionnage d’un film que nous voulions voir depuis longtemps : Black Swan. Un film décidément bien étrange, aux confins de l’art et de la folie… Aurélie est convaincue, Benoît n’a pas vraiment aimé le film en tant que tel mais s’incline devant l’esthétisme et la réalisation de ce dernier.