La découverte du Mercantour faisait partie de nos projets depuis des années, sans que nous parvenions à l’organiser… Alors cette année, profitant du fait que nous allions passer une semaine à Nice, je me suis dit que l’occasion faisait les larrons ! La préparation a été un peu compliquée, comme lorsque l’on veut préparer un itinéraire dans un endroit que l’on ne connaît pas du tout…
Pas facile de se rendre compte de ce qui est le plus sympa à faire ! Je remercie d’ailleurs Une toute zen, dont le blog m’a été d’une grande utilité lors de cette phase de préparation. Après de nombreuses recherches nous avons donc décidé d’effectuer cette randonnée :
- En 2 ou 3 jours, en nous laissant de la flexibilité en fonction de notre avancement
- En bivouac (notre côté asocial… on préfère mille fois porter notre tente et nos sacs de couchage et être tranquilles le soir, que dormir dans des dortoirs de 20). Le bivouac est autorisé dans le Mercantour uniquement à proximité des refuges.
- En autonomie totale niveau nourriture. Point négatif, c’est lourd au départ… Point positif, on fait des économies : à 18 euros le repas en refuge, sur 3 jours ça finit par faire une somme. Nous sommes partis sans réchaud, avec de la nourriture froide uniquement. Pour l’eau nous portions l’eau de la journée sur nous, et on se ravitaillait le soir en arrivant au refuge.
En terme de matériel, Benoît avait un sac de 60L qui contenait les vêtements, les sacs de couchage et la tente accrochée par-dessus. De mon côté j’avais un Eastpak avec l’ensemble des provisions pour les 3 jours, et l’eau de la journée (1,5L/personne).
J1 – De Castérino au refuge de Valmasque
Le trajet de Nice jusqu’à Castérino, le point de départ du circuit que nous avons choisi de faire, prend environ deux heures sur de petites routes de montagne. Ça tournicote ! Castérino est un joli petit village de montagne, quoique bien touristique. Nous nous garons facilement sur le grand parking et pique-niquons avant de jeter nos ordures… C’est toujours ça de moins à porter ! La première partie de la balade d’aujourd’hui se fait sur la route, avant d’arriver au sentier en tant que tel. Le paysage est très montagnard, avec de petits chalets, des troupeaux de vaches, des ruisseaux, plein de petites fleurs… L’odeur me ramène bien quinze ans en arrière, lorsque je partais en vacances l’été à la montagne. Je trouve même quelques framboises sauvages au bord de la route. Ça grimpe mais on trouve notre rythme, plutôt à la cool car les sacs sont lourds. Vivement que l’on ait commencé à attaquer les provisions ! 😉
Nous ne sommes pas mécontents de voir apparaître le refuge de Valmasque après la dernière montée. Le refuge est construit au bord du lac Vert, lui-même comme enclavé entre de hautes montagnes. Le cadre est d’une beauté à couper le souffle… Nous sommes ravis à l’idée de passer la nuit ici, et encore plus ravis lorsque le gardien du refuge nous dit que nous pouvons planter la tente un peu à l’écart du refuge, en nous indiquant un endroit de l’autre côté du barrage. Nous hésitons un peu à traverser sur le sommet du barrage, mais on se lance et cela en vaut la peine… Je crois que cet emplacement est le meilleur emplacement de camping de toute notre vie ! Nous sommes face au lac, avec pour seuls voisins proches les chamois et les marmottes, si ce n’est pas le paradis ça y ressemble sérieusement… Nous avons même une petite source d’eau potable rien que pour nous. Nous dînons face à la vue, c’est sublime ! Par contre nous avons bien fait de prévoir des petites laines, nous sommes à 2233m et le froid tombe vite à cette altitude.
J2 – Du refuge de Valmasque au refuge des Merveilles
Nous dormons fort bien dans notre petite tente, et le matin nous prenons notre temps… Le refuge est désert lorsque nous retraversons le barrage, où le niveau de l’eau a d’ailleurs un peu monté depuis hier (adrénaline… !). La vue est tellement belle que nous ne résistons pas à l’attrait de la terrasse du refuge, où nous nous posons un moment autour de deux grands bols de thé avant de reprendre la route. Qu’il est agréable de ne pas se presser…
Pour cette deuxième journée le chemin nous fait longer successivement trois beaux lacs d’altitude : le lac Vert (celui au bord duquel nous avons dormi), le lac Noir et enfin le lac du Basto. Entre les lacs d’un bleu tantôt turquoise, tantôt presque noir, les montagnes autour et les sifflements des marmottes, la randonnée est spectaculaire… Nous étions loin de nous attendre à cela. Nous apercevons de loin un genre de lynx, marchant sur l’un des nombreux névés. Tous les lacs sont équipés de barrages gérés par EDF, pas mal comme énergie propre…
A partir du lac du Basto nous devons faire face à deux difficultés : un vent très puissant se lève, à nous en faire trébucher parfois, et puis cela grimpe fort jusqu’à la baisse (= le col) de Valmasque. Nous faisons d’ailleurs la pause déjeuner plus tôt que prévu, ce vent nous casse complètement ! Nous finissons par arriver au col (2549m), où nous sommes accueillis par des bouquetins peu farouches. Derrière nous le lac du Basto est superbe, et devant nous s’étale la fameuse vallée des Merveilles… vallée qui à première vue semble plus aride et moins enchanteresse que celle que nous venons de quitter !
Nous descendons tranquillement de l’autre côté du col, non sans faire comme à notre habitude de bonnes pauses à base de fruits secs, de biscuits et d’eau. Ma oui, les pauses sont l’une des choses que l’on préfère dans les randos 😉 Nous longeons quelques petits lacs et des tourbières avant d’arriver au clou de la vallée des Merveilles : les peintures rupestres ! Elles datent de l’âge du bronze et on peut en admirer un certain nombre sur le bord du chemin. On voit surtout des cornes et des formes abstraites, mais il y a aussi quelques formes anthropomorphes très intéressantes… ainsi que des « tags » du XIXè et début du XXè siècle, lorsque le site n’était pas encore protégé.

Cette partie de la rando, dans un ancien glacier, est très caillouteuse. On dirait que des géants ont joué avec des rochers…
Nous nous arrêtons pour aujourd’hui au lac Long Supérieur, à côté duquel se trouve le refuge des Merveilles. Les environs du refuge sont pleins de myrtilles et je m’en donne à cœur joie ! Le refuge en tant que tel est moins sympa que celui d’hier, c’est un peu l’usine… Nous plantons la tente derrière un petit promontoire rocheux histoire d’être protégés du vent qui continue à souffler. Hier c’était « côté lac », ce soir c’est « côté montagne » ! Une fois la tente plantée nous faisons un petit tour dans les environs, il y a encore un joli lac et plein de chemins de randonnée qui partent, ce sera pour une prochaine fois… Nous faisons un brin de toilette en douce dans les sanitaires du refuge et après avoir dîné nous filons nous coucher !
J3 – Du refuge des Merveilles à Castérino
La nuit est moins bonne, le vent souffle pas mal et je reste éveillée plusieurs heures. J’en profite pour sortir de la tente, le ciel étoilé est magnifique… Je me rendors finalement sur le matin. Benoît se réveille très tôt mais a pitié de moi et me laisse dormir un peu, avant de finir par me réveiller, c’est qu’il nous reste du chemin à faire… Je suis au radar mais la vue que je découvre en ouvrant la tente suffit à me mettre en jambes, les montagnes sont inondées de soleil, la route n’attend plus que nous ! Notre objectif du jour est de rejoindre la voiture avant 11H30, histoire d’être à l’heure pour aller récupérer un ami qui arrive en début d’après-midi à Nice.
Nous avançons bien, nous longeons le lac Long Inférieur puis le lac Saorgine avant d’attaquer la descente. Nous avons passé les deux premiers jours à monter, aujourd’hui on descend ! Là encore le chemin est bordé de fleurs, de myrtilles et de framboisiers, et les paysages sont magnifiques… La température se réchauffe au fur et à mesure que nous descendons et la végétation change. Nous quittons les lacs d’altitude et retrouvons les petits torrents qui chantent le long des chemins, ainsi que des papillons et sauterelles bleues et rouges par centaines.
Nous arrivons peu avant 11 heures au lac des Mesches, notre dernière étape. De là il reste cinq bons kilomètres de montée sur la route en plein soleil pour rejoindre la voiture, du coup nous nous séparons : je reste là avec tous les sacs, et Benoît tente le stop pour remonter à Castérino. Cela fonctionne bien et moins d’une demi-heure plus tard il me récupère en voiture, we did it ! Prochaine étape : la douche 😉
Bref, pour conclure nous avons été plus qu’enchantés par cette randonnée… C’était notre première longue randonnée depuis le TDM, la deuxième fois de notre vie que nous partions en autonomie durant 3 jours (pour rappel, la première fois c’était au Fitz Roy, en Argentine), et nous ne pouvons que conseiller cette randonnée… Nous avons trouvé les paysages aussi beaux que ceux que nous avons pu voir en Patagonie ou en NZ, bien que d’un style différent. Les chemins sont bien fléchés, les sentiers sont tracés, fin août il y avait déjà moins de monde… Bref, ce fut une excellente découverte pour nous, et nous vous recommandons cette randonnée sans hésiter !
Pour ceux qui prévoient de faire cette randonnée : L’itinéraire que je décris ci-dessus permet un excellent premier aperçu du parc du Mercantour, et se fait « à la cool » en trois jours. Si vous partez plus tôt que nous le premier jour et/ou avez plus de temps le dernier jour, et que vous êtes bon marcheur, vous pouvez le faire en 2 jours. Après, l’avantage de trois jours, c’est que l’on peut vraiment prendre son temps et profiter des paysages…
Bonjour les jeunes,
Dès que j’aurai 2 minutes, je vais lire toutes ces belles randonnées… Pour l’instant, nous sommes un peu pris en Bretagne et je n’ai pas le temps de voir clair. J’ai vu que vous étiez allés aussi en Italie et ça m’intéresse bien ! En attendant, je me régale d’avance d’avoir une belle lecture à faire. Bisous
Laurianne
Bonjour Laurianne,
Merci pour ton message ici, cela fait plaisir ! Profitez bien de votre séjour breton, et à bientôt pour de nouvelles aventures et de nouvelles lectures… ici, et sur votre blog 😉 Bises.
A.
[…] dix jours dans les Landes, puis trois jours de randonnée dans le parc du Mercantour, la fin de nos vacances est placée sous le signe de la détente dans […]
[…] Nous faisons au mieux pour continuer à vadrouiller en dépit des contraintes qui sont les nôtres, et notamment de nos jours de congé dont le nombre n’est malheureusement pas illimité ! Après les voyages de notre première année post-retour, cette deuxième année a encore été marquée par de jolies destinations. Nous sommes ainsi partis ensemble à Reims, Rotterdam, St Brieuc, Anvers, Aix-la-Chapelle, Marseille, Séville, Brocéliande, Noirmoutier et Naples, sans oublier un petit crochet par les châteaux de la Loire où nous avons pu voler en montgolfière. Ce fut exclusivement de courtes escapades, la plus longue étant Naples avec 5 jours. Quant à nos vacances d’été, elles furent françaises cette année, et furent pour nous l’occasion de nous ressourcer dans les Landes et dans l’arrière-pays niçois, et puis de découvrir le superbe parc national du Mercantour. […]
Bonjour,
Prenez le temps de vous documenter sur la faune, il me semble que vous nous montrez des photos de bouquetins.
Bonne continuation.
Bonjour Laurent, bienvenue sur ce blog ! 🙂
Après étude approfondie (en couple !) des photos de chamois et de bouquetins sur google images, nous reconnaissons totalement notre erreur en ce qui concerne l’animal peu farouche de la baisse de Valmasque. Il s’agit effectivement d’un bouquetin. En revanche, il semble clair que les animaux croisés le premier soir et ceux croisés le lendemain sur le névé sont bel et bien des chamois. Merci pour ta correction, et nous espérons que cette erreur de Parisiens en goguette ne t’aura pas empêché de profiter de l’article et des beaux paysages du Mercantour.
Sans rancune, et à bientôt j’espère 😉
[…] nous qui n’avions jusqu’à présent jamais marché plus de trois jours en autonomie (Fitz Roy, Mercantour), cela fut l’occasion de nous […]
[…] une région magnifique, que nous explorons petit à petit au fil de nos séjours niçois. Après être allés randonner trois jours dans le Mercantour en 2014, puis avoir découvert l’Estérel en 2017 (enfin, je parle pour moi, Benoît connaissait […]
[…] une région magnifique, que nous explorons petit à petit au fil de nos séjours niçois. Après être allés randonner trois jours dans le Mercantour en 2014, puis avoir découvert l’Estérel en 2017 (enfin, je parle pour moi, Benoît connaissait […]