
La vue depuis la terrasse de l’hôtel
Nous arrivons à Agra un peu fourbus après notre nuit dans le train. Nous n’avons pas de réservation pour l’hôtel, et nous en comparons plusieurs avant de trouver notre bonheur : une grande chambre pas chère avec salle de bains privée et rooftop donnant sur la perle d’Agra : le fameux Taj Mahal. Youhou, on y est ! C’est une deuxième rencontre pour Aurélie, mais une première fois pour Benoît, et nous sommes vraiment heureux d’avoir pu venir ici tous les deux. Nous prenons le petit déjeuner sur le toit terrasse face au Taj Mahal, c’est top et cela valait bien la galère du train !
Après une petite sieste nous partons visiter le Red Fort, un autre monument important d’Agra. On se garde le Taj pour demain 😉 Il s’agit là encore d’un fort aux dimensions impressionnantes et globalement plutôt bien rénové, édifié au bord de la rivière Yamuna. Nous nous baladons avec notre traditionnel audioguide, mais sommes fréquemment interrompus par des Indiens qui veulent se faire prendre en photo avec nous. Un ça va, deux aussi, mais après cinq photos nous commençons vraiment à en avoir notre claque. Un Indien est particulièrement insistant, et nous poursuit littéralement dans le fort pour essayer d’avoir une photo de nous, alors que nous lui avons dit non à plusieurs reprises… Aurélie en a ras le bol, et Benoît est obligé de s’énerver pour qu’enfin il nous lâche. Grrr !!!
L’une des histoires touchantes se rapportant au fort concerne l’empereur moghol Shah Jahan, celui là même qui avait fait construire le Taj Mahal en mémoire de Mumtaz Mahal, son épouse adorée. Après avoir construit le Taj Mahal il fut renversé par son propre fils, qui l’enferma durant de nombreuses années dans une partie du Red Fort. Voyant que son père passait de nombreuses heures à contempler le Taj Mahal par l’une des fenêtres de la pièce où il était enfermé, il fit également murer cette fenêtre. Voilà un fils charmant, n’est-ce pas ! La légende dit que son père lui avait demandé de faire bâtir à sa mort un mausolée noir en face du Taj Mahal, mais il ne le fit pas, bien sûr.
Nous passons ensuite à la gare pour essayer de faire changer nos billets de train pour le lendemain, car nous sommes loin sur la liste d’attente. Il y a de meilleures places avec moins d’attente, mais rien n’est garanti et c’est beaucoup plus cher, du coup nous n’avons pas assez de cash sur nous pour payer la différence. Nous laissons donc tomber, et nous nous en remettons à notre bonne étoile. Le soir nous dînons léger dans un resto près de l’hôtel, présentant l’avantage d’avoir du bon wifi. Nous contemplons une dernière fois le Taj Mahal depuis la terrasse de l’hôtel, vivement demain matin !
Le réveil sonne très tôt le mercredi matin… Le Taj Mahal ouvre en effet ses portes à 5H30, et nous tenons à être les premiers sur le site afin de pouvoir en profiter en toute tranquillité avant l’arrivée de la foule. Pour cette raison nous avons acheté nos billets d’entrée hier soir, ce qui nous permet de nous mettre immédiatement dans la file d’attente devant les portes. Croyez-le ou non, malgré l’heure matinale il y a déjà du monde, et la file s’allonge rapidement derrière nous !
On ne rentre pas comme on veut dans le Taj, et avant il faut montrer patte blanche : détecteur de métaux comme à l’aéroport, fouille des sacs et palpation corporelle, on a droit à la totale. Nous finissons quand même par franchir les grandes portes rouges qui cachaient le Taj Mahal à notre regard, et là c’est l’émerveillement qui l’emporte… Il est toujours aussi beau, aussi blanc, aussi monumental, aussi élégant !
Ce monument emblématique du Rajasthan est en fait le mausolée construit par l’empereur moghol Shah Jahan pour son épouse adorée Mumtaz Mahal, morte en couches. Le Taj Mahal est ainsi dédié à l’amour, à l’amour perdu de Shah Jahan pour cette femme qui était à la fois sa compagne, la mère de ses (nombreux) enfants, sa muse et une beauté légendaire.
Le mausolée édifié pour elle est un joyau moghol, énorme et pourtant aérien, semblant immaculé de loin mais en fait finement sculpté, ciselé et décoré dès que l’on s’en rapproche. Quant aux quatre minarets qui l’entourent, ils sont légèrement inclinés vers l’extérieur afin de ne pas tomber sur la Taj si eux-mêmes s’effondrent. On pourrait passer des heures à le contempler et à regarder ses moindres détails. Nous passons d’ailleurs un long moment dans l’enceinte du parc –plus de quatre heures – à admirer le Taj et à marcher dans les jardins qui l’entourent. Bref, c’est un véritable coup de cœur pour nous ! Seule toute petite déception, la crypte avec les tombeaux, qu’Aurélie avait pu visiter en 2005, est maintenant fermée du fait de l’affluence.
Nous partons du site peu avant 10 heures, à l’heure où la foule commence à arriver. Nous nous installons dans notre petit resto avec wifi pour un petit déjeuner bien mérité, c’est que nous n’avions rien mangé encore !
Après une petite sieste à l’hôtel nous repartons nous balader dans Agra en tuk-tuk. Nous expliquons notre itinéraire au chauffeur, qui nous dit « oui oui » avant de nous dire une demi-heure plus tard qu’en fait ce n’est pas possible de passer par le chemin classique car il y a des travaux (depuis un mois, les travaux), et que donc ce sera plus cher. Bref, on râle, et on finit à pied, ça ira plus vite ! Nous traversons donc le pont au-dessus de la Yamuna River et nous marchons jusqu’au mausolée d’Itimad-ud-Daulah ou « Baby Taj Mahal ». Plus petit que le Taj, il est également encore plus fin dans sa décoration, et il nous plaît beaucoup.
Nous continuons notre balade jusqu’au Chini-ki-Rauza, un mausolée au revêtement de faïence émaillé, malheureusement extrêmement abîmé.
Nous terminons la journée de l’autre côté de la rivière Yamuna, d’où nous avons un point de vue original sur le Taj Mahal. On ne s’en lasse vraiment pas…
De retour à l’hôtel nous nous offrons un milk-shake sur le toit face au Taj, avant d’aller dîner dans notre petit resto. Nous filons ensuite à la gare pour prendre le train de nuit pour Varanasi, mais là encore nous sommes toujours en waiting-list… Nous nous installons donc sur la plate-forme, mais cette fois nous sommes 10 dans un espace de 3 m² à tout casser, c’est horrible. Nous essayons de récupérer une couchette auprès du contrôleur, mais c’est impossible. Ce sont les vacances scolaires en Inde, et les trains sont surchargés… Nous nous installons comme nous pouvons malgré le bruit et la saleté, et nous essayons de nous reposer. Deux bonnes heures après le départ deux militaires viennent voir Aurélie (Benoît était parti chercher une autre place potentielle), et commencent à lui parler en hindi… Le contrôleur est là, et il y aurait une couchette disponible. Là encore c’est un micmac pas possible, nous pensons que c’est un enfant qui nous a cédé sa place… ? On lui donne quelques sous et une sucette, et tout le monde est content. Ouf, nous avons failli passer l’une des pires nuits de notre vie !
Nous nous installons comme nous pouvons, à demi-assis, et nous dormons à peu près jusqu’à ce que le train se vide à un arrêt vers 4H du matin et que Benoît puisse trouver une autre couchette libre. Nous arrivons vers 11 heures à Varanasi, avant-dernière étape de notre périple en Inde, et pas des moindres…
Magnifique… Tout autre mot me parait superflu.