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En taxi-brousse d’Antsirabe à l’Isalo, en passant par Fianarantsoa (19 et 20 avril 2018)

La gare routière d’Antsirabe est bien plus calme que celle de Tana – nous n’avons plus que trois ou quatre rabatteurs autour de nous au lieu de douze, et cela change la vie 😉 Nous finissons par trouver un taxi-brousse avec un horaire de départ programmé à une heure plus tard (fou ! Et encore plus fou, nous sommes partis presque à l’heure). Parmi nos co-voyageurs se trouvent deux jeunes retraités normands, on sympathise bien avec eux. Alors que nous nous arrêtons à Fianarantsoa, eux continuent de nuit jusqu’à Tuléar, tout au bout de la RN7, où ils arriveront le lendemain matin. De notre côté nous avons décidé de ne voyager que de jour, la sécurité des transports de nuit étant parfois litigieuse… Il paraît que certains voleurs de zébus le jour se transforment en brigands armés la nuit, n’hésitant pas à attaquer les véhicules afin de détrousser les voyageurs. Afin de limiter ce risque, les taxis-brousse s’attendent la nuit et traversent les zones dangereuses sous forme de « caravane », parfois escortée de la police. Nous en verrons d’ailleurs une en formation sur ce trajet.

Sur la route vers Fianar

Notre trajet se passe bien, et arrivés à la gare routière de Fianar nous éconduisons sans trop de peine les divers guides et taxis. Nous avons réservé une chambre dans un hôtel proche de la gare, et nous le rejoignons à pied en quelques minutes. Nous dînons au restaurant de l’hôtel avant de filer dormir… ou en tout cas d’essayer, le vigile du parking en contrebas ayant décidé de profiter de sa nuit de travail pour réviser ses chorégraphies sur Youtube.

Pizza night à l’hôtel, en auto-récompense de ce trajet !

Le lendemain est encore une journée de transport. Nous petit-déjeunons à l’hôtel, filons retirer des sous, et puis nous reprenons la direction de la gare routière. Notre objectif du jour est Ranohira, dans le parc national de l’Isalo. Nous trouvons un petit taxi-brousse dans lequel les gens s’entassent, s’entassent… Nous finissons par demander au responsable où il compte nous faire asseoir, et il nous désigne les deux sièges à l’avant, à côté du chauffeur. Alleluia ! Outre le fait que nous verrons bien la route (et que je pourrai demander des pauses pipi facilement si besoin !), ce sont aussi et surtout les deux seules places où il n’y a pas de remplissage forcé. Alors qu’à l’arrière les gens se serrent à cinq, six, parfois même huit ( !!) sur des banquettes de quatre sièges, à l’avant on n’est jamais plus que deux passagers. Pour un aussi long trajet, c’est le top ! Cerise sur le gâteau, le chauffeur est très gentil et nous papotons bien avec lui. Il nous parle de la corruption qui gangrène Madagascar, et dont l’une des illustrations est les nombreux barrages de police. En 280 km (et sept heures de voyage quand même), nous nous ferons arrêter une quinzaine de fois… A chaque fois c’est la même histoire, les policiers ou les gendarmes demandent les papiers du véhicule, que le chauffeur leur tend avec un petit billet par en-dessous, et hop on repart… Selon le chauffeur, sans le petit billet ils peuvent se montrer très pénibles, demander à inspecter tous les bagages etc.

Notre taxi-brousse du jour est bien chargé… devant une table, derrière les chaises !

Nous avons notre propre émetteur radio (le petit appareil sur la gauche), afin d’écouter sur la radio la musique de la carte microSD du chauffeur

Nous voyageons au rythme des chants liturgiques que notre chauffeur semble beaucoup apprécier. Benoît met discrètement son pull sur le haut-parleur le plus proche de nous, cela nous assourdit un peu moins ! Les paysages sont très beaux, de plus en plus arides au fur et à mesure que nous progressons vers le sud. Nous nous prenons une averse et tremblons un peu pour nos sacs, qui sont sur le toit au-dessus de la bâche, mais elle ne dure pas… un bel arc-en-ciel lui succède. Et puis, de hautes montagnes apparaissent au loin : l’Isalo ! La route semble onduler jusqu’à elles dans la lumière dorée de la fin d’après-midi, voilà un moment d’absolu comme nous les aimons tant…

Le chauffeur nous arrête dans le centre de Ranohira, et après avoir récupéré nos bagages c’est avec un petit pincement au cœur que nous lui disons au revoir. Voilà une jolie rencontre !

Le village, traversé par la RN7, n’est pas très grand. Nous avons changé d’hébergement en dernière minute et nous commençons par tenter de semer le rabatteur du premier hébergement (celui que j’ai annulé), qui aimerait bien que l’on aille chez lui quand même… Nous finissons par arriver à l’ITC Lodge, où nous sommes accueillis très gentiment. Cette fois notre souhait de calme est bien compris, et nous héritons du bungalow le plus loin de tout… et notamment le plus loin du générateur électrique. Un peu de silence enfin, quel bonheur !

Nous dînons chez Momo Trek, le resto/agence de trekking jumelé avec le lodge. Nous en profitons pour organiser nos randonnées du lendemain et du surlendemain dans le parc, et puis nous rentrons nous poser dans notre petit bungalow. Nous sommes entourés par les bruits de la vie nocturne, cela nous rappelle notre séjour dans la forêt équatorienne avec Coralie… Je sens que nous allons nous plaire ici !

Notre bungalow

Bananes flambées

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