J1 – De Briare à Sully sur Loire (45kms)
Briare, sa jolie église, son pont-canal… Nous avions passé un week-end là-bas en septembre 2014 et nous retrouvons cette jolie ville avec plaisir. Nous récupérons les vélos et attaquons tout de suite la route, c’est que mine de rien il est déjà midi… Nous traversons le pont-canal (toujours aussi beau), saluons les alpagas et filons tout droit en direction de St Brisson sur Loire. Nous faisons un petit arrêt dans le parc du château, qui possède la particularité de posséder plusieurs machines de guerre médiévales. Certains jours ils font des démonstrations, cela doit être impressionnant !
La route est agréable, nous alternons entre pistes cyclables et petites routes peu fréquentées, le tout sous un beau soleil. Nous longeons des fermes et des champs par dizaine… Par contre nous ne sommes pas tout le temps en bord de Loire – loin de là ! – contrairement à ce quoi nous nous attendions. Nous sommes sur le tracé de l’Eurovélo 6, l’un des tronçons de la gigantesque piste cyclable (ou presque) qui traverse l’Europe et relie l’océan Atlantique à la mer Noire sur 3600km. Nous roulons ainsi jusqu’à Gien, où nous trouvons une parfaite petite table pour déguster nos sandwichs face à la Loire et à la ville… Vive les vacances !
Nous passons ensuite un bon moment à flâner dans Gien. Le château est fermé pour rénovation mais l’église est étonnante, avec un intérieur très différent de ce que l’extérieur pouvait laisser imaginer. Elle possède également un chemin de croix surprenant, tout en mosaïque… Nous sommes à Gien, alors forcément… ! Nous profitons de cet arrêt pour attaquer notre comparatif de chous à la crème, tropéziennes et autre millefeuilles… Il faut bien que l’on reprenne des forces après tout ce sport 😉
Avec tout ça l’heure a bien tourné et il est déjà 16H30 lorsque nous reprenons la route… Il va falloir être efficaces car il nous reste 25kms à faire ! Nous nous arrêtons dans les quelques villages que nous traversons, admirons ici et là une église ancienne, des cabanes à oiseaux colorées dans les arbres… Il faut dire que nous sommes un peu dépités de notre condition physique, les Machu Picchu Warriors ont du plomb dans l’aile… On souffre, et les dix derniers kilomètres sont horribles, sur une digue dont on ne voit pas le bout. Lorsque nous apercevons enfin le panneau « Sully sur Loire », c’est le soulagement !
A Sully je découvre avec ravissement notre logement pour la nuit, une grande maison avec jardin (et ceriser !) à deux pas du centre-ville. Benoît sort de son sac à dos de quoi dîner (oui, oui, il avait tout prévu) et c’est avec un soupir de contentement que nous nous installons sur la terrasse pour déguster nos spaghettis… Cela fait du bien de se poser un peu. Nous ressortons ensuite faire une petite promenade digestive dans le centre de Sully ; c’est le beau château qui avait décidé Benoît à nous faire dormir ici, et c’est vrai qu’il est très chouette… Nous irons regarder tout cela de plus près demain matin !
J2 – De Sully sur Loire à Olivet (55kms)
Nous commençons la journée sans les vélos, d’abord par un petit tour du marché pour moi (c’est vite fait, il n’y a que que 5 stands…) puis par une balade tous les deux du côté du château. Il y a un concert aujourd’hui à l’intérieur, du coup il est fermé à la visite jusqu’à 14H… tant pis, ce sera pour une autre fois. Nous atterrissons par un concours de circonstances dans un genre de marché turc, où nous découvrons qu’un cadeau de naissance typique semble être le bouquet de couches, surprenant mais utile !
Nous appréhendions un peu le moment de remonter en selle mais au final ça passe, et nous reprenons la route en direction d’Orléans, à une cinquantaine de kilomètres de là. Il va falloir pédaler les amis ! Notre première pause est à St Benoît ( !) dont la basilique abrite la tombe de Philippe Ier et… les reliques de St Benoît ( !!) Bien évidemment nous nous arrêtons, mangeons une petite pâtisserie et visitons l’endroit… Sur plusieurs maisons nous remarquons des niveaux indiquant la hauteur des crues historiques de la Loire, c’est impressionnant.
Nous reprenons ensuite la route, toujours à travers champs. En chemin nous longeons plusieurs maisons habitées, où les gens sont en train de déjeuner sur leur terrasse… Que de vies, que de choix possibles !
Nous déjeunons à Châteauneuf sur Loire, où un petit banc face à la Loire semblait nous attendre… Notre déjeuner est égayé par le spectacle de navigateurs du dimanche qui tentent de piloter leur bateau. Il y a notamment un groupe de 4 copains, la cinquantaine, qui ne sont pas franchement dégourdis… et qui sont littéralement abasourdis lorsqu’un pêcheur pur jus met les gaz à son propre bateau et les dépasse en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire. L’épisode nous vaut un bon fou-rire 😀 En ville, l’animation bat son plein avec une grande foire qui s’est installée dans le parc de château : fleuristes, forains, marchands de tout et n’importe quoi, scène musicale… C’est très sympa, et seule l’heure qui tourne nous retient de passer plus de temps ici.
Dix kilomètres plus loin c’est à Jargeau que nous faisons étape. La ville est jumelée avec deux villes anglaises, et les cabines téléphoniques et boîtes aux lettres nous le rappelent ! A la sortie de la ville, au pied de la Loire sont amarrés plusieurs bateaux traditionnels ligériens, vestiges de l’époque où les villes du coin étaient des ports importants… Ces bateaux sont maintenant soigneusement entretenus par les descendants des mariniers.
Comme hier nous alternons entre petites routes de campagne et bords de Loire à proprement parler. Il fait très beau et chaud, et nous tombons en rupture de stock d’eau… Heureusement le trajet de la Loire à vélo est loin d’être un désert, et nous trouvons facilement une âme charitable pour nous remplir notre bouteille. Nous profitons du paysage pendant que les kilomètres défilent, nous sommes moins KO qu’hier. Les champs sont semés – et parfois littéralement parsemés de coquelicots ! – les épis de blés ondulent sous la brise, et je suis décidément bien contente de ce week-end surprise…
Il est près de 20 heures lorsque nous arrivons en vue d’Orléans et des grandes tours de sa cathédrale. Même si nous sommes moins épuisés qu’hier nous ne sommes pas fâchés d’arriver… mais notre joie est de courte durée, car l’hébergement que Benoît a réservé est à Olivet, à 5kms de là encore. Ça se mérite ! Les 5 derniers kms se font un peu dans la douleur, surtout pour moi. Benoît quant à lui tient bien le coup, et cherche à optimiser l’itinéraire 😉 Ceci dit cela valait la peine de pédaler, Benoît a très bien choisi cette fois encore et notre maison pour la nuit nous plaît beaucoup avec son mobilier moderne. Nous ressortons les provisions du sac magique et dînons – une fois n’est pas coutume ! – affalés sur le canapé face au film du dimanche soir… avant de nous endormir en 5 secondes chrono.
J3 – D’Olivet à Orléans, en passant par les moulins du Loiret (20 kms)
Le programme de cette dernière journée est plus cool en terme de kilométrage, puisque nous devons rendre les vélos ce soir à Orléans, à 5kms de là. Nous nous préparons tranquillement, fuyons le combat avec une araignée bien trop grosse pour être tuée et – ô joie, ô bonheur ! – laissons les sacs à dos à la maison avant de partir en vadrouille… Nous allons profiter des vélos aujourd’hui pour découvrir Olivet et les bords de Loiret. Une pause Domino’s Pizza plus tard nous attaquons la balade… entre les gouttes de pluie, le ciel aujourd’hui est nettement plus gris.
La balade le long du Loiret est très sympa et permet de découvrir de nombreux petits pavillons en front de rivière, certains assez originaux d’ailleurs ! On imagine facilement les Orléanais venir se mettre au vert ici le week-end… Il y a également un tas de moulins, souvent restaurés soit en maisons privées, soit en hôtels ou restaurants.
Nous faisons une petite pause « glaces et transats » à l’Ephémère Café, installé face au Loiret et à ses cygnes. C’est le grand retour des Solero, cela devait faire 15 ans que je n’en avais pas mangé. Pendant que nous dégustons nos glaces nous regardons les poules d’eau pêcher… et les cygnes tenter d’apprendre la manœuvre à leurs petits.
Nous récupérons ensuite nos sacs à la maison et tentons de trouver le « chalet suisse », le pavillon suisse de l’Exposition Universelle de 1900, censé se trouver à Olivet. Malgré nos efforts nous faisons totalement chou blanc, tant pis ! Personne n’a l’air de connaître… Nous continuons donc notre chemin en direction d’Orléans, notre dernière étape. Nous nous arrêtons à l’église St Marceau, derrière laquelle se trouve une jolie roseraie où il y a une fête aujourd’hui.
A Orléans nous rendons les vélos sans encombre, le responsable de la boutique est charmant et nous sommes vraiment ravis de ce système flexible de location ! Il nous reste une petite heure avant notre train, et après avoir visité la cathédrale nous refaisons le monde assis au soleil sur le parvis… Etonnamment, en dépit de la fin du week-end, il y a comme un goût de liberté dans l’air entre le soleil qui brille de nouveau, le vent qui souffle et le souvenir du chemin parcouru…
Nous rentrons ensuite tranquillement sur Paris, avec le luxe d’avoir un compartiment entier rien que pour nous deux… Il faut dire que nous voir sortir le pique-nique a sans doute refroidi nos voisins potentiels 😉 Nous rentrons fatigués, mais d’une bonne fatigue, et très contents d’avoir enfin mis à exécution ce projet de rando-vélo que nous avions en tête depuis un moment. Notre projet maintenant ? Rouler comme cela par petits bouts jusqu’à St Nazaire… De week-ends en week-ends, on finira bien par y arriver !
Pour ceux qui voudraient se lancer :
- Trajet : l’organisation des trajets depuis Paris est très simple car le tracé de la Loire à vélo est émaillé de gares, accessibles en TER ou en TGV. Vous pouvez donc très facilement arriver à une gare et repartir quelques jours plus tard d’une autre.
- Vélos : Nous sommes passés par l’agence de location « Détours de Loire » pour louer des vélos à Briare et les rendre 3 jours plus tard à Orléans. Coût de ce système : 31 euros de location + 12 euros de supplément « retour dans un lieu différent ». Pour ceux d’entre vous qui ont leurs propres vélos, il est possible d’acheter des billets de train (notamment de TER) permettant de voyager avec son vélo.
- Hébergement : là encore c’est assez facile de trouver à se loger le long de la Loire à vélo, Benoît est passé par AirBNB, mais il y a également des tas de campings, d’hôtels… à voir en fonction de votre budget et de vos goûts ! Je dois avouer que pour notre part, nous avons beaucoup apprécié le fait d’avoir des hébergements sympas après nos journées de vélo…