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J97 – Le festival de la fertilité à Kawasaki, ou comment passer la journée en kimono à suivre une procession de pénis (!)

P1320542Le premier dimanche d’avril se tient un événement un peu particulier dans la petite ville de Kawasaki, à une heure de Tokyo en train : le Kanamara Matsuri, ou « fête du pénis de fer ». Ce festival shinto de la fertilité a lieu dans le sanctuaire de Kanayama, où les prostituées avaient autrefois l’habitude de se venir prier afin de demander protection contre les maladies vénériennes.

Le sanctuaire abrite trois phallus, l’un en bois, l’un en fer et un dernier en plastique rose, qui sont alors sortis en processions triomphales dans la ville. Tout cela part d’une légende : un démon aux dents coupantes avait investi le vagin d’une princesse, et croquait le sexe de ses maris lors de la nuit de noce, les castrant et/ou tuant sur le coup (l’histoire n’est pas très claire sur ce point, mais les techniques d’hémostase à l’époque ne devaient pas forcément être fameuses ^^). Un forgeron confectionna alors  un phallus de fer, sur lequel le démon se cassa les dents. La princesse put alors se marier et profiter enfin des plaisirs de la chair en toute tranquillité. Le phallus de fer, quant à lui, devint illico une relique sainte.

La foule qui vient assister à ce festival est impressionnante ; nous sommes en avance et devons tout de même patienter une bonne demi-heure avant de pouvoir accéder au sanctuaire, où les trois phallus sont exposés dans de petits temples mobiles avant la parade. Dans la cour du temple se trouvent également plusieurs boutiques de goodies, vendant sucettes, T-shirts et autocollants dans le thème phallique du jour. Une partie des recettes est ensuite donnée à la lutte contre le sida. Il y a plus de monde devant les boutiques que devant les phallus sacrés, tout le monde de 7 à 77 ans semble vouloir sa sucette 😉

Phallus de bois…

… phallus de fer…

… et phallus rose !

Phallus ou vulve, il y en a pour tous les goûts…

Nous nous positionnons ensuite pour le défilé, censé débuter à 13H. Nous avons plus d’une heure d’avance et j’en profite pour filer profiter d’une des activités que Benoît a repérées : l’essayage de kimono ! Le temple prête en effet des kimonos pour la journée. Il n’y a pas grand monde et en moins de vingt minutes, grâce aux doigts de fée de deux petites dames, je me retrouve habillée à la japonaise. Cela me paraît d’ailleurs totalement surréaliste, les kimonos sont prêtés sans caution ni quoi que ce soit… Inimaginable chez nous ça !

Lorsque je retrouve Benoît, je trouve la rue étonnamment déserte, et pour cause : le défilé vient de passer, avec une heure d’avance sur ce que l’on nous avait dit. Grrr ! Nous le rattrapons finalement un peu plus tard en ville, la procession est très dense et il y a une ambiance de folie. Des dizaines de personnes se relaient pour porter les autels du phallus en bois et du phallus en fer,  les faisant sauter au rythme du tambour. C’est très impressionnant. Quant au phallus rose – aussi appelé « Lady Elisabeth » car c’est un club de drag queen togyoïte nommé « Elizabeth Kaikan » qui en a fait don au sanctuaire – son socle a semble-t-il eu un petit accident, il n’est plus dans la procession…

En tête de la procession, la princesse et le démon

Certains semblent avoir oublié quelque chose…

Une rencontre étonnante à deux pas du défilé

Nous suivons la procession jusqu’à son retour dans le sanctuaire, et puis nous profitons encore un moment du parc et du grand temple adjacent avant de rentrer tranquillement sur Tokyo, contents d’avoir pu assister à ce festival étonnant !

La grande pagode du temple adjacent

Et pendant ce temps-là à Kawasaki, hanami continue sous le moindre cerisier qui traîne !

 

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