BILAN CROISIERE HURTIGRUTEN AUX FALKLAND – GEORGIE DU SUD – ANTARCTIQUE

Notre itinéraire (source : Hurtigruten)

L’Antarctique était un rêve pour moi. J’ai lu des dizaines et des dizaines de pages de blogs à ce sujet, je me suis abonnée aux catalogues de plusieurs croisiéristes, j’ai regardé les trajets et les prix pendant plusieurs années… jusqu’à ce que je décide finalement de sauter le pas, et que Benoît décide lui de m’accompagner. C’est un (gros) budget, c’est sûr, et nous étions parmi les plus jeunes passagers sur le Fram, mais nous avons trouvé que ce voyage valait chaque euro que nous y avions mis. Ce genre de voyage est un voyage d’exception, un voyage extraordinaire… Paysages fabuleux, faune abondante, luxe absolu… Certains disent que c’est « le voyage d’une vie », moi je déteste cette expression et j’ai déjà envie d’y retourner 😉 Nous avons également maintenant des envies d’Arctique et de Spitzberg, de morses et d’ours polaires… Un jour j’espère !

Notre itinéraire :

J1 : RDV à Buenos Aires, nuit à Buenos Aires

J2 : Vol Buenos Aires-Ushuaia, petit quartier libre à Ushuaia et embarquement à bord du Fram

J3 : journée de mer

De J4 à J6 : îles Falkland (3 jours)

J7 et J8 : journées de mer

De J9 à J12 : Géorgie du Sud (4 jours)

J13 et J14 : journées de mer

De J15 à J20 : Péninsule antarctique (6 jours)

J21 et J22 : journées de mer

J23 : Arrivée à Ushuaia et débarquement

Comment aller en Antarctique et budget

LA question ! Cette destination étant ce qu’elle est, les tarifs pour y aller sont élevés. J’ai passé beaucoup de temps lors de la préparation de ce voyage à comparer les différentes possibilités. Il en ressort cinq moyens d’aller en Antarctique, chacun avec des budgets différents :

  • Pour le travail: exemple d’un scientifique qui part de quelques mois à un an sur une base (sub) antarctique. Tarif : gratuit (et en fait il est payé, ce qui est logique puisque c’est son boulot ;-))
  • Sur un voilier: il faut connaître un navigateur, ou faire du bateau stop…  Le tarif correspond alors aux frais partagés par le nombre de marins à bord, souvent moins d’une dizaine.
  • Sur d’énormes paquebots de croisière: quelques compagnies affrètent maintenant de très gros bateaux. C’est l’option touristique la moins chère, avec des tarifs débutant autour de 3500 euros par personne pour 10 jours (AR Ushuaia-Antarctique). Le problème, c’est que la taille de ces bateaux rend les débarquements impossibles, ce qui était un point absolument rédhibitoire pour nous. Les passagers peuvent admirer les paysages mais pas poser le pied à terre. Ces bateaux sont de plus extrêmement polluants.
  • Sur des bateaux d’exploration de taille moyenne: ces bateaux ont moins de 200 passagers, les débarquements se font à tour de rôle du fait de la limitation des débarquements à 100 personnes à la fois en Antarctique. Pour une croisière de 10 jours A/R en Antarctique les prix commencent à 6000 euros/personne, et augmentent rapidement selon le confort de la cabine choisie.
  • Sur des bateaux d’exploration de petite taille: certaines compagnies proposent des bateaux touristiques d’une cinquantaine de place, avec tout le confort à bord. Les débarquements sont fréquents, fluides, mais les tarifs extrêmement élevés, de 20 000 à 50 000 euros/personne.

Les débarquements depuis le Fram se font en zodiac

En ce qui nous concerne, nous avons opté pour un bateau de taille moyenne. Nous étions 180 passagers à bord. Après quelques hésitations nous avons décidé de faire la grande croisière de trois semaines incluant Falkland, Géorgie du sud et Antarctique, en se disant que quitte à aller loin et payer cher, autant faire le grand circuit de mes rêves. Lorsque nous avons réservé les prix étaient compris entre 10 500 (cabine intérieure)  et 22 000 euros (suite)/personne. Nous avons réservé très tôt, en cabine intérieure, et avons bénéficié d’une réduction « early booking » et de 5% de réduction supplémentaire car depuis mon voyage en Norvège j’ai la carte de fidélité Hurtigruten ; nous avons payé au final 9600 euros/personne, hors billets d’avion Paris/Buenos Aires.

Nous avons eu la chance d’être surclassés dans une cabine extérieure avec hublot. Ces cabines sont très agréables, mais sont aussi nettement plus chères, autour de 15 000 euros/personne pour la saison 2020. Les prix pour les saisons à venir ont d’ailleurs augmenté, de 10-15% par rapport à cette année. Le Fram va être rénové et cela se sent…

Vue sur Orne Harbour depuis notre cabine

Ce que nous avons préféré :

  • La découverte de paysages incroyables. Icebergs, glaciers, immensité… Nous avons été subjugués par la beauté des paysages traversés, d’autant plus que nous avons eu la chance d’avoir plusieurs journées très ensoleillées

Deception island

Une excellente surprise : la navigation tout près du Cap Horn !

  • La richesse de la faune, notamment en Géorgie du Sud et en Antarctique. Nous avons vu de nombreux animaux, souvent de très près et en gros groupes ou colonies. Manchots, baleines, otaries, éléphants de mer… Un privilège rare.

  • L’équipe scientifique au top, avec des personnes à la fois très sympas et très calées dans leur domaine. Les conférences organisées à bord étaient très intéressantes, et les scientifiques étaient toujours disponibles lors des sorties ou à bord pour répondre à nos questions. Nous avons beaucoup appris lors de cette croisière, et j’ai trouvé certaines personnes très inspirantes et atypiques comme j’aime : Lucy, Sam, Verena, et bien sûr Monica (mon idole absolue).
  • Le luxe du bateau. Cabine ultra confortable, repas copieux et assez variés… et puis plein de détails faisant que chacun se sent « spécial » : débarquements avancés quand autres activités (camping), plats sur mesure au buffet, modification des desserts le soir, impression quotidienne du journal en français… Je garde également un souvenir enchanté des scones & earl grey face à la mer lors du tea time, et des séances de jacuzzi face aux glaciers. De grands bonheurs !

Activité puzzle !

  • La facilité de ne rien avoir à gérer. Nous étions pris en charge de A à Z. C’était par exemple bien agréable, après une matinée de sortie, de n’avoir qu’à mettre les pieds sous la table !
  • Les nuits bercées par le roulis du bateau… J’adore !

Ce que nous avons moins aimé :

  • Les contradictions de cette croisière : partir explorer une partie préservée du monde avec un bateau forcément polluant… qui a forcément un impact sur cet environnement. Ainsi, ce voyage a utilisé entre 230 et 240 tonnes de fioul. Dans la même veine, alors que l’équipe d’expédition nous faisait tout un speech chaque soir afin que nous fermions nos stores pour ne pas attirer les oiseaux, le bateau possédait deux grands spots de lumière qui attiraient les oiseaux… Et à côté de cela, je suis sûre que la plupart des passagers ont quitté le bateau très sensibilisés à la fragilité de cet écosytème, et à l’importance de le protéger… Un débat complexe.

Quel impact ?

Désinfection des bottes avant de débarquer aux Falkland

Vérification de l'absence de graines sur les semelles de nos bottes avant de débarquer en Géorgie du Sud

  • L’hypersécurité. Quelques débarquements ont été annulés sans raison évidente selon nous, ce qui a pu nous frustrer ! On comprend que Hurtigruten veuille éviter tout accident, mais monter à bord d’un zodiac, même avec un peu de houle, on aurait pu le faire… ce qui n’était pas forcément le cas de tous les passagers.
  • Quelques imprécisions du centre de réservation français : heure de RDV à Buenos Aires erronée, répartition des jours de visite et de navigation inexacte…
  • Les repas trop gras et trop sucrés. Nous nous sommes rapidement restreints sur les buffet, pour éviter de prendre 5 kg en trois semaines !
  • Le prix des excursions supplémentaires : 100 euros la sortie en kayak, 350 euros la nuit de camping… C’est dommage pour une croisière aussi chère de base !

Le dernier jour le brie fait un peu grise mine ^^

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6 réflexions sur “BILAN CROISIERE HURTIGRUTEN AUX FALKLAND – GEORGIE DU SUD – ANTARCTIQUE

  1. Vanoise dit :

    Je me suis régalée à vous suivre à chaque article! Que dire des photos si ce n’est qu’elles sont sublimes. J’ai aussi adoré tes reportages et les détails du quotidien qui démystifient ce monde inconnu pour nous qu’est la croisière d’expédition, et la croisière tout court, d’ailleurs! Pour conclure, vous nous avez donné encore plus l’envie d’y aller, lol ! Bizzzzz à vous deux!

    • Merci pour ton message et pour ces compliments 🙂 Je suis heureuse d’avoir pu vous faire découvrir un peu ce monde de la croisière… Je pense effectivement que ce genre de voyage vous plairait beaucoup, vous qui aimez tant la nature et les beaux endroits ! Grosses bises à vous deux.

  2. C’est sûr que ça a l’air top! J’aime bien le fait que tu remarques les contradictions de ce genre de voyage; c’est important aussi de le prendre en compte. Pour le moment je n’ai pas les moyens de faire ce genre de voyage, mais peut-être plus tard!

  3. Laurent Dané dit :

    Je pense que je n’oserai pas. Cela doit être extraordinaire, mais tout le monde ne peut pas y aller. Ces espaces ne le supporteraient pas. Quand à la comparaison avec un grand paquebot, je pense que par passager la pollution est moindre.

    • Bonjour et bienvenue sur ces pages ! Entre pollution sur place versus sensibilisation des passagers à la beauté et à la fragilité de cet écosystème (qu’ils diffuseront ensuite autour d’eux), c’est toute l’ambivalence de ce genre de voyage. J’ai cherché des chiffres afin d’avoir une idée de la pollution par passager selon les types de bateaux mais je ne les ai pas trouvés. Après, je pense tout de même que plus le bateau est petit, moins cela a d’impact sur l’écosystème, avec moins de pollution globale, toutes pollutions confondues (gaz à effet de serre, particules fines, pollution sonore…). Hurtigruten est par ailleurs en train de développer des navires hybrides, afin de réduire au maximum leur impact. Leur objectif à terme est de ne rejeter absolument aucun gaz à effet de serre. Mais effectivement la question est complexe…
      Aurélie.

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