Bivouac au plateau du Kerval (15 et 16 décembre 2018)

C’est dans les couloirs de mon lieu de travail que j’ai pour la première vu une photo du plateau du Kerval. Avec son grand plan d’eau au milieu d’une plaine d’altitude, il m’a tout de suite donné envie de le découvrir… Il m’aura pourtant fallu trois ans pour y aller, comme quoi ! Nous partons avec notre nouvelle tente technique, ultralégère (1.5kg pour une tente trois places… ça nous change de notre 2 secondes habituelle qui en pèse quasiment 4 !), afin de pouvoir y bivouaquer.

Situé en plein cœur du cirque de Mafate, le plateau du Kerval se mérite. Nous prenons le bus de Saint-Denis au col des Bœufs, étonnés d’ailleurs de la faible fréquentation de la dernière portion de trajet… Nous ne sommes que tous les deux à la fin ! Le chauffeur trouve que c’est déjà beaucoup ^^ Il nous dit que souvent, il n’y a a personne… Quel dommage que les transports en commun ne soient pas plus utilisés ici !

Nous pique-niquons au col des Bœufs, dans le brouillard, avant d’attaquer la descente vers la plaine des Tamarins. Il pleut et le sol est très glissant, nous faisons attention. Quelques kilomètres relativement plats suivent ensuite, émaillés de deux traversées de rivière sur lesquelles nous ne nous mouillons pas les pieds, un exploit ! Nous nous arrêtons un moment au gîte de la Maison Laclos afin de remplir nos bouteilles d’eau ; le gîte est très joli, cela nous donne envie d’y revenir pour y dormir. Nous attaquons ensuite la dernière montée vers le plateau du Kerval… et quelle montée ! On marche dans un lit de rivière plein de pierres, ça grimpe fort et avec le poids des sacs on est moins agiles que d’habitude. Le dénivelé finit par s’aplanir un peu et nous arrivons dans une zone plus herbeuse… Plateau du Kerval, nous voilà !

Montée dans le loulou !

Lorsque nous arrivons le plateau baigne dans une brume fantasmagorique. Un gros groupe est déjà installé et nous le fuyons avec application… Nous dépassons le petit lac et partons nous installer à l’autre bout du plateau. On a l’embarras du choix en terme d’emplacement, il faut juste éviter les bouses ! Le plateau est en effet connu pour être un lieu de pâturage pour bovins… Les animaux ont dû être rentrés car nous n’en voyons aucun, par contre les traces de leur passage sont bien visibles ^^

Ambiance mystérieuse et brumeuse autour du lac…

Nous profitons de la fin du jour pour monter la tente ; c’est le baptême de notre nouvelle tente en conditions réelles (on l’avait déjà montée plus ou moins dans le salon hier soir ;-)). Nous cuisinons ensuite nos pâtes avant de filer nous mettre au chaud sous la tente, c’est que les températures sont fraîches par ici… La nuit n’est pas complète, la lune éclaire bien et cela combiné aux nuages persistants fait que l’on ne voit pas très bien les étoiles. Dommage, Benoît me devait une soirée à observer le ciel 😉 Ce sera pour la prochaine fois ! Au final je verrai tout de même un très beau ciel étoilé un peu plus tard dans la nuit…

Après avoir eu un peu froid en début de nuit, nous finissons par nous réchauffer et nous dormons bien dans notre nouvelle tente. Il y a un peu de condensation mais pas d’eau qui nous tombe dessus, c’est l’essentiel ! Lorsque nous sortons, nous tombons nez à nez avec un troupeau de bœufs, venu brouter à deux pas de notre tente… Ils ont l’air calme mais ça fait un drôle d’effet de les voir d’aussi près ! Face à nous, le rempart le plus proche se révèle parsemé de longues cascades, c’est très joli.

Se réveiller entourés de bœufs : done !

Cascades sur le rempart face à nous

En plein porridge de petit-déjeuner nous entendons soudain un bruit de cavalcade : c’est un randonneur du gros groupe qui a effrayé les bœufs, qui ont fui en courant ! Heureusement ils n’ont pas foncé sur notre tente… Nous ne sommes qu’à moitié rassurés. Nous replions ensuite nos affaires et filons explorer le plateau d’un peu plus près. Nous nous baladons entre les arbres, admirant les plantes, les fleurs, au son des cascades et rivières environnantes. C’est très beau et paisible comme endroit, cela nous plaît beaucoup. Cela valait le coup de grimper ! Nous poursuivons notre petit tour du côté du lac. On le voit bien mieux qu’hier. Les bœufs se sont déplacés et nous regardent passer, on les contourne largement pour ne pas les effrayer…

Faux fraisier ou fraisier des Indes… ça ressemble à des fraises des bois, mais ça n’en est pas ! Ce n’est pas toxiques, mais c’est insipide…

Les arbres enchanteurs du plateau

Le tuyau amène l’eau jusqu’aux gîtes en contrebas

Petits veaux de l’année

Nous récupérons ensuite nos sacs et, après une dernière pause photo près du lac, nous attaquons le chemin du retour. La descente du pierrier n’est pas facile, mais heureusement il ne pleut pas. La vue est bien plus dégagée qu’hier et nous voyons très bien le reste du cirque de Mafate. Nous ne sommes pas en avance pour le bus et nous essayons de ne pas trop musarder en chemin… Après avoir envisagé de sauter le déjeuner (c’est pour vous dire), on finit tout de même par faire une pause tant nous sommes KO. On se dit qu’au pire on redescendra en stop… Au final la pause nous requinque et nous arrivons au col des bœufs avec vingt minutes d’avance sur l’horaire du bus, on s’offre du coup le luxe d’un petit coca à partager à la buvette !

Fushias sauvages

Les arbres majestueux de la plaine des tamarins

Dans le bus nous sympathisons avec une jeune femme, venue ici pour une formation. Elle a prolongé son séjour par quelques jours dans Mafate. Par la fenêtre la vue sur le cirque de Salazie est superbe… L’enchaînement des bus est parfait, nous avons juste le temps d’acheter (et de déguster) quelques letchis à Saint-André avant de reprendre notre bus pour Saint-Denis. De retour à la maison nous filons illico reprendre forme humaine sous la douche, avant de terminer la soirée en beauté au Va Piano… Le resto post-rando du dimanche soir, une tradition 😉

Après l’effort, le prosecco ! @VaPiano

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14 réflexions sur “Bivouac au plateau du Kerval (15 et 16 décembre 2018)

  1. Benoit dit :

    et le basilic en preparation de la pizza !

  2. nilsetmareva dit :

    Ces petits weekend nature, ça fait bien envie quand même, merci pour le partage !!
    et Joyeux Noël 🙂
    NB : c’est quel modèle votre tente? 1.5kg pour 3 personnes, c’est top !

  3. launaguet dit :

    Merci pour ce reportage que je trouve bien rafraîchissant (j’écris de Martinique). Pour info ici comme chez vous, les bus sont très peu utilisés. Il faut dire que les horaires ne sont absolument pas fiables et les grèves très fréquentes. Bref,c’est une catastrophe et les auto-stoppeurs sont fréquents. Bises et joyeux Noël !

    • En fait ici c’est mal réparti. Il faudrait par exemple plus de bus en direction des plages le week-end (les quelques-uns qui y vont sont vite bondés)… ou il faudrait que les gens aillent moins à la plage (pour désengorger les bus de plage) et plus en rando (pour éviter de rendre les chauffeurs malheureux ^^) Les bus sont plutôt ponctuels par ailleurs, mais certains refusent les passagers debout… donc s’ils sont pleins ils ne s’arrêtent pas à l’arrêt. C’est moche car souvent la fréquence est limitée… Bref, le stop a aussi de beaux jours devant lui à la Réunion !
      Très bon réveillon à vous également, et joyeux Noël ! Moi c’est studieux ce soir, je bosse… mais on a tout de même prévu un petit repas entre collègues. Grosses bises !

  4. laurianne132 dit :

    Coucou vous deux, superbe toutes ces photos, c’est tellement beau tous ces cirques ! J’en profite pour vous souhaiter un super Joyeux Noël 🎄Bisous de nous troiçs

  5. […] que nous n’avions pas fait de rando de ce type ; notre dernier bivouac réunionnais remonte à décembre 2018 au plateau du Kerval. Quel plaisir de se retrouver ainsi durant trois jours au cœur de la nature !  Nous commençons […]

  6. […] vue sur les cirques est magnifique. Côté Mafate nous sommes juste au-dessus du plateau du Kerval, où nous avions bivouaqué en 2018. Je ne pensais pas voir un jour du dessus ce plateau qui m’avait tant fait rêver, c’est une […]

  7. Laetitia dit :

    Bonjour, article intéressant qui donne envie !
    Combien de temps y a-t-il entre la maison laclos et le plateau ?
    Ayant un enfant en bas âge on préférerait dormir en gîte et monter ensuite au plateau si jouable.
    Merci pour votre retour 🙂
    Laetitia

    • Merci et bienvenue sur ces pages 🙂 Entre la maison Laclos et la plateau du Kerval il y a 1.5km et 450m de dénivelé positif. Cela dépend de comment vous marchez mais il vous faudra au minimum une heure pour monter je pense, d’autant plus que le sentier est vraiment très escarpé… Pas sûre que ce soit complètement adapté à un enfant en bas âge d’ailleurs 🙁 Les petites jambes risquent de souffrir !

  8. Cyril dit :

    Superbe .vu du ciel en hélico et depuis les 3 salazes.taibit fait par marla mais j aimerai vraiment aller à Kerval depuis le col des boeufs (sentier fermé mais pas trop dangereux?)

    • Oui c’est vraiment un joli coin. Pour ce qui est du sentier je ne sais pas, cela va bientôt faire 4 ans que j’y suis allée… A l’époque ça passait, mais je ne sais pas du tout comment est le sentier actuellement.

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