Je dors comme un bébé dans ma chambre ultra-confortable, et je commence la journée du bon pied avec le petit-déjeuner buffet inclus dans le prix de la chambre. Il y a des matins plus faciles que d’autres !
Aujourd’hui j’ai décidé de retourner à Humberstone, la ville-fantôme où je suis passée hier avec le tour. Cette visite rapide m’a vraiment laissée sur ma faim ! Il faut dire aussi que Humberstone fut quelque part le déclencheur de ce deuxième voyage au Chili… En 2012, alors que je feuilletais notre guide, j’étais en effet tombée sur la description de cette ville abandonnée, classée au patrimoine mondial de l’humanité, et j’avais immédiatement eu envie d’aller la voir de plus près. Or ce n’était pas possible, géographiquement ce n’était pas du tout pratique pour nous qui étions dans le sud du Chili. Je m’étais donc dit que je retournerais au Chili pour découvrir cet endroit… Et bingo, me revoilà ! Bref, vous comprenez sans doute mieux maintenant pourquoi 45 minutes de visite au pas de course hier, cela m’a paru un peu frustrant…
Je retourne donc seule sur le site aujourd’hui, afin de pouvoir découvrir cet endroit un peu plus en profondeur. Comme toutes ces villes minières, Humberstone (ou plutôt La Palma, son nom original…) est organisée en différents quartiers bien séparés.
Dans le quartier industriel se trouvaient tous les édifices nécessaires à la production du nitrate. Cette partie est assez similaire à ce que j’ai vu la veille à Santa Laura avec l’usine à proprement parler, et puis plein de bâtiments industriels à côté, des locomotives, des outils…
A l’opposé s’étendent les quartiers d’habitation, différents selon le statut social et marital des personnes. Il y a les belles maisons des familles aisées, puis des maisons de taille décroissante pour les travailleurs mariés en fonction de leur emploi. Les plus petites maisons sont dans le quartier des ouvriers célibataires, où ils s’entassaient à plusieurs dans de petites pièces. L’état de conservation de ces maisons est très variable. Quelques une ont été restaurées, et sont meublées avec des meubles d’origine, mais la plupart sont vides et à moitié en ruine.
Parmi ces maisons se trouve la maison du médecin de la ville… C’est intéressant de voir tous ces anciens instruments !
Le cœur social et géographique de la ville est organisé autour d’une grande place. Autour de celle-ci se trouvent des magasins, un marché, un hôpital, l’école, un hôtel… mais aussi un immense théâtre pouvant accueillir plusieurs centaines de personnes et un club servant de bar et de salle de bal. Un peu plus loin se trouvent une piscine, un cours de tennis, un terrain de basketball. C’est étrange de se dire qu’il y a eu un jour toute cette vie au beau milieu du désert… Aujourd’hui tout est rouillé, vide, désert.
Je passe au total quatre heures à marcher dans Humberstone. Contrairement à hier, où j’y étais en même temps que tous les groupes de la région (c’est-à-dire entre 12H et 13H), aujourd’hui j’ai le site pour moi. Je déambule de-ci, de-là, entrant dans les bâtiments importants comme dans les bicoques à moitié effondrées. Le vent du désert fait claquer et grincer les toits et les portes en tôle, ce qui participe à l’ambiance particulière de ce lieu. Les outils et les objets, oubliés ici depuis 70 ans, sont souvent recouverts d’une épaisse couche de poussière. Le plus émouvant est la visite des maisons et des lieux de vie abandonnés, tel le grand théâtre où seuls les fantômes jouent désormais… Humberstone, autrefois si active et florissante, est désormais figée dans le temps. Il règne ici un parfum doux et triste de nostalgie, le parfum des choses qui ont été et qui ne seront plus.
Je rêvais d’arpenter cette ville dans le désert, de la sentir, d’y passer du temps… Et c’est ce que je fis. Je m’imprègne de ce lieu comme je voulais le faire, et c’est fatiguée mais comblée que je retourne en fin d’après-midi à Iquique.
Après cette journée dans le soleil et la poussière, je suis ravie de retrouver ma chambre climatisée ! Je mange un morceau et puis je file me baigner à la plage. L’eau est plus fraîche qu’à Arica et il y a beaucoup d’algues, mais j’en profite bien quand même.
C’est ensuite depuis ma chambre que j’admire un beau coucher de soleil sur l’océan Pacifique. Je pensais ressortir un peu et puis finalement la fatigue l’emporte et je passe la soirée tranquillement à la chambre, descendant juste à un moment au bar pour prendre mon « verre de bienvenue » 😉
Combien ça coûte ?
– Entrée individuelle à Humberstone : 3000 pesos
– Aller en collectivo (se prend près du marché central) : 2300 pesos et retour en bus : 1000 pesos
Super intéressant comme tout depuis le début de ton voyage! Ça me fait penser à Bodie ville fantôme aux USA…. Tout est figé dans le temps….
Bonjour Julie,
Merci pour ces compliments ! C’est drôle parce que justement en me baladant à Humberstone je me disais qu’aux USA il y avait sûrement des villes similaires, datant de la ruée vers l’or… Je vais aller me renseigner sur Bodie du coup, merci de l’info ! A bientôt 🙂
Je suis d’accord… très intéressant ! Ce qui me fait sourire – me touche en fait – c’est le comportement de vouloir y retourner – je ne peux pas te renier !!!
Pour la petite histoire : ça t’a laissé sur ta faim que même le petit dej n’a pas pu rassasier… oui.. oui… c’est facile !
BTW – quid du livre photo du TDM ?
hemm, il nous en reste beauuuucoup a faire, mais ça avance.
😉
Bon, pour être plus optimiste que Benoît le livre photo avance, mais c’est très long ! Nous avons terminé toute la partie Amérique du Sud/île de Pâques là, soit les 4 premiers mois.
J’adore – et je comprends ton besoin d’y retourner. En Australie aussi il y a pas mal de villes fantômes dans le désert, ruée vers l’or, passionnant !
Y retourner permet d’avoir plus de temps, et de bien voir les choses comme on veut ! Je ne savais pas l’Australie mais quand on y pense c’est logique… Je vais me renseigner, merci pour l’info ! Bisous
[…] j’étais allée à Iquique pour Humberstone, c’est sans conteste pour la réserve nationale des pingouins de Humboldt que je suis allée à […]