J204 : Journée express à Bundi

Nous pensions initialement rester deux jours à Bundi, mais notre planning serré étant ce qu’il est nous avons finalement décidé de n’y passer qu’une journée, afin d’avoir trois jours à Varanasi à la fin de notre périple.

Bundi tranche avec nos étapes précédentes, en ce sens qu’il s’agit d’une ville beaucoup plus petite, presque un village, et beaucoup moins touristique. Il y a ainsi peu d’hôtels, mais plutôt des chambres chez l’habitant. La ville est dominée par son gros fort, le Garh Palace, et parsemée de nombreuses fontaines, lacs et puits (parfois asséchés), si nombreux que Bundi était autrefois surnommée « la cité des sources » !

Point d’eau presque asséché

Au pied du Garh Palace

Dans les rues de Bundi

Nous commençons notre journée avec un délicieux petit déjeuner maison (toasts beurrés et thé), c’est exactement ce qu’il fallait à nos estomacs vides depuis près de 24H, tourista oblige !  Nous attaquons ensuite la visite du fort. Nous sommes les seuls touristes, c’est hyper agréable. On voit que la ville est encore peu touristique, car le fort est moins bien entretenu (doux euphémisme !) que les autres que nous avons visités. Nous déambulons tranquillement dans les ruines de ce qui fut jadis une grosse forteresse. Aurélie est toujours très patraque et nous n’allons vraiment pas vite, la moindre côte nous épuise sous cette chaleur.

Pfiou ça grimpe…

Vue sur la ville depuis le fort… Hé oui, Bundi est elle aussi une ville bleue !

Nous arrivons à un petit jardin et à une galerie couverte pleine de peintures datant du XVIIIè siècle, représentant des scènes de la vie quotidienne du Maharadjah et de diverses divinités. La galerie est vaguement fermée par une grille pour la protéger des (nombreux) singes qui vivent dans les ruines de la forteresse, mais les fresques sont tout de même très abîmées, des miroirs au mur sont brisés, ça fait mal au cœur de voir cela. Une impression un peu étrange se dégage de ce fort abandonné et envahi par la végétation et les singes, comme le  charme suranné d’une splendeur passée…

Le petit jardin

La galerie des fresques

Le maharadjah mate tout ce qui bouge !

Nous continuons notre visite dans le palais proprement dit. Enfin, on essaie, car certains singes se sentent tellement chez eux qu’ils sont assez agressifs lorsque nous tentons d’entrer dans les différentes pièces abandonnées. Aurélie se retrouve ainsi nez à nez avec un singe qui grogne au détour d’un escalier, et qui lui saute sur la tête. Brrrr ! Heureusement qu’elle avait son chapeau singapourien 😉 Benoît s’arme alors d’un bâton pour les faire fuir, avec un succès relatif. Qui plus est, les gardiens nous collent pour nous expliquer des choses alors que nous n’avons rien demandé… en échange d’un tip bien sûr. Tout cela fait que nous expédions la fin de la visite assez vite !

L’entrée du palais…

… envahie par la végétation !

Nous mangeons un morceau dans un petit resto avant d’aller nous balader du côté du marché et des puits.

Nous commençons par le Raniji-Ki-Baori, l’un des puits les plus importants de Bundi, construit à la fin du XVIIè siècle. Avec ses 20m de profondeur et ses parois sculptées, il est de toute beauté !

Marchand de fleurs pour les offrandes

Le Raniji-Ki-Baori

Nous enchaînons sur le Dhabai Kund, un autre puits construit par le maharadjah en mémoire de la nourrice qui l’avait nourri à la mort de sa mère. Ce puits est encore plus grand que l’autre, et d’une géométrie absolument parfaite. Nous nous installons par terre pour le contempler, jusqu’à ce que des enfants viennent nous voir en nous parlant en hindi. Nous ne comprenons rien, sauf le mot qui revient le plus souvent : « money, money ». (ils ont un vocabulaire de base en anglais, comme vous pouvez le constater !). Benoît finit par leur servir toute une diatribe en français, à base d’Académie Française et d’Emile Zola, et au final tout le monde rigole… et les enfants troquent le « money, money » pour « Emilzola, Emilzola » 😀

Pourquoi voit-on autant de cochons par ici ? Parce qu’ils mangent les ordures, pardi !

Nous rentrons ensuite à la guesthouse avant de prendre un tuk-tul direction la gare. Ce soir nous avons un long trajet de nuit qui nous attend, 10 heures de train jusqu’à Agra… en waiting list tous les deux, donc sans couchette attribuée. Ça promet ! Lorsque le train arrive nous nous installons donc comme nous pouvons sur la plateforme entre deux wagons. Le train est plein à craquer, mais l’ambiance est bonne, tout comme notre moral. Les gens nous regardent un peu bizarrement, et sont étonnés d’apprendre que nous sommes en waiting list. Hé non, cela n’arrive pas qu’aux Indiens 😀 Cela les fait rire, et nous discutons bien.

Nous faisons la rencontre d’une famille sikh, qui nous dit qu’il faut soudoyer le contrôleur pour avoir une couchette. C’est ce qu’ils ont fait, et ils ont pu obtenir une place… Nous tentons le coup mais sans succès. Le fils nous propose alors de nous laisser sa couchette pendant qu’il dort avec son père. Il refuse tout dédommagement financier de notre part, nous sommes gênés mais nous finissons par accepter… quand soudain le contrôleur revient avec le père, il nous a finalement trouvé une couchette à partager, et sans bakchich. Bon, on ne comprend pas tout, on ne sait pas bien d’où sort cette place libre dans un train bondé, et on soupçonne les Sikhs de nous avoir filé l’une de leurs couchettes sans nous le dire… Enfin, on remercie tout le monde, et on est bien contents ! Nous discutons encore un bout de temps avec eux, ils sont vraiment sympas, puis nous nous installons pour la nuit. A deux c’est vraiment juste, alors Benoît laisse la couchette à Aurélie et s’installe par terre dans la poussière… Si ce n’est pas de l’amour, ça y ressemble 😉

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Une réflexion sur “J204 : Journée express à Bundi

  1. Martin dit :

    J’adore le coup d' »emilzola »!!!! ENORME Benoît, énorme!!!!

    Vraiment sympa cette histoire à la gare! Je ne suis pas certain qu’on trouverai ça en France… Moins sympa cette histoire avec les singes. Connaissant les bestiaux, je n’aura pas été très rassuré moi…

Répondre à MartinAnnuler la réponse.

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