De J99 à J108 : 9 jours de rêve à l’île de Pâques (1) : L’histoire (du 20 au 29 février 2012)

La carrière où étaient sculptés les Moais

Comment résumer en un article ces neuf jours inoubliables que nous avons passés à l’île de Pâques ? En un mot comme un cent, nous avons été conquis par cette île mystérieuse, pleine de trésors et de secrets à découvrir. Avant de vous raconter nos aventures, commençons par un petit point sur l’histoire de cette île…

Comme vous le savez, l’île de Pâques est célèbre pour ses Moais, ces grandes statues en pierre. On connait toutefois moins souvent l’histoire de ces Moais, et c’est ce que nous avons découvert lors de notre séjour. A la base, les Moais ont été édifiés pour concentrer le « Mana » (l’énergie) des ancêtres après leur mort, et ainsi protéger les villages. C’est pour cette raison que tous les Moais regardent vers l’intérieur des terres, en direction du village qu’ils protégeaient. Les Moais étaient sculptés sur les flancs du volcan Rano Raraku, et ensuite amenés on ne sait trop comment jusqu’au lieu où ils étaient érigés (on ne sait trop comment non plus !). Au dernier moment on sculptait les orbites de la statue et on y plaçait des yeux en corail avec une pupille en obsidienne, et c’est là que se concentrait le Mana de l’ancêtre.

La construction des Moais a duré plusieurs siècles, de 1400 à 1700 environ, avec une course au « gigantisme » : en effet, avoir le Moai le plus grand possible était un symbole de pouvoir et de richesse, car il allait donc concentrer plus de Mana.

Tongariki, la plateforme avec le plus grand nombre de Moais (15), redressés par une compagnie privée japonaise

Puis, la population sur l’île croissant de manière exponentielle contrairement aux ressources disponibles, des guerres entre clans ont commencé à avoir lieu.  Les clans opposés détruisaient, ou jetaient à terre mutuellement les Moais des autres, afin de les affaiblir. Ceux-ci se brisant dans la chute la plus part du temps, ils n’était donc pas redressés.  C’est ainsi que plusieurs expéditions occidentales sur l’île entre 1700 et 1800 ont consigné dans leurs récits que de moins en moins de Moais érigés étaient visibles. Aujourd’hui certains ont été redressés, mais pas tous… afin de ne pas oublier l’histoire ! (et aussi parce que ça coûte très cher !)

Des Moais à terre

Au culte des Moais a succédé le culte de l’homme oiseau. Afin de limiter les tensions entre les clans, on s’est mis à élire chaque année un « homme-oiseau », gardien du pouvoir sur l’île, et qui prenait les décisions. L’homme oiseau était élu après plusieurs mois de compétitions sportives qui se tenaient dans le village sacré d’Orongo. Chaque prétendant au titre avait un guerrier qui concourait pour lui : il devait descendre une falaise, puis nager jusqu’à un îlot voisin où il attendait parfois plusieurs semaines le premier œuf d’un oiseau migrateur (une sterne le plus souvent). Il devait ensuite ramener l’œuf intact à son chef, par le même chemin. Le premier guerrier à faire tout cela rendait son chef homme-oiseau pour un an. L’homme oiseau se rasait alors, et ne se lavait plus, ni ne se coupait cheveux et ongles, durant un an.

Le village sacré est placé au sommet d’un volcan avec vue sur l’île aux œufs de sterne. Dans le cratère du volcan poussaient naturellement des plantes médicinales qui lui ont valu la dénomination de montagne « tapu » (prononcez « tapou », qui littéralement veut dire tabou/interdite). Seuls les chefs, dignitaires & prêtres avaient le droit d’habiter dans le cratère, et le village quant à lui n’était habité que lors de la compétition de l’homme oiseau. Dernier point remarquable ce village sacré est le seul endroit de l’île où l’on trouve des constructions intégralement en pierre (les maisons traditionnelles, ou « maisons bateaux » sont en bois et de forme oblongue).

Pétroglyphes et îlot où se déroulait la course

Dernier petit point « historique » : la grotte des vierges. Nous avons découvert son existence le deuxième soir, lorsque nous sommes allés voir le film « Rapa Nui » (nom traditionnel de l’île de Pâques), un genre de peplum réalisé par Kevin Costner. Il s’agissait d’une grotte dans lequel on enfermait des jeunes filles durant six mois, dans l’obscurité, avant de les offrir à l’homme oiseau ou au guerrier qui avait remporté la course. Nous avons eu la chance de pouvoir aller la voir en vrai avec un super guide, c’était très impressionnant… Elle est très basse, très sombre, avec pas mal de pétroglyphes à l’entrée.

Les pétroglyphes à l’entrée de la grotte des vierges (oui, oui, c’était boueux…)

Bon, on s’arrête là pour le point « histoire », nous espérons que vous avez tenu le coup jusqu’au bout ! On revient vite avec le récit de nos aventures pascuanes 🙂

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2 réflexions sur “De J99 à J108 : 9 jours de rêve à l’île de Pâques (1) : L’histoire (du 20 au 29 février 2012)

  1. Marie dit :

    très intéressant tout ça! vivement la suite, votre manque d’accès à internet nous frustre aussi!
    question qui n’a rien à voir, comment vous faites pour la lecture? moi 15 j de vacances c’est 5 romans alors comment résolvez vous ce problème pour un an? 🙂

    • Le plus frustrant, c’est que les articles sontécrits sous word… On mange juste de connexion pour les publier !
      Pour la lecture, on a résolu le problème en faisant du « book exchange » : on échange nos livres au fur et à mesure. Certaines auberges de jeunesse, certains cafés proposent ainsi des bibliothèques où l’on peut piocher, en échange de nos livres déjà lus. C’est bien comme système, mais on a parfois du mal à trouver des lieux où échanger. Là par exemple on commence à manquer de lecture…

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